Méditations de Carême

Source: District de Belgique - Pays-Bas

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Introduction

La plupart des catholiques semblent connaître les quarante jours qui précèdent la fête de Pâques. Le Carême, dont le mot "jeûne" vient de l'abstention de certains aliments ou boissons, est un temps marqué par certaines pratiques, comme recevoir une croix de cendres le mercredi des Cendres ou décider de "s'abstenir de sucreries ou de frites" comme acte pendant le Carême. Le Carême n'est-il pas plus large que ces pratiques, qui semblent être des vestiges d'une autre époque ?

Une brève histoire du Carême

Au cours des trois premiers siècles du christianisme, la préparation de Pâques couvrait généralement une période d'un ou deux jours, voire une semaine tout au plus. Saint Irénée de Lyon parle même d'une préparation de quarante heures pour Pâques.

La première référence au Carême en tant que période de quarante jours apparaît dans les documents du premier concile de Nicée en 325 après J.-C. Et à la fin du quatrième siècle, un Carême de quarante jours était établi et accepté.

Au début de son développement, le Carême a rapidement été associé au sacrement du baptême, puisque Pâques était la grande fête du baptême. Ceux qui se préparaient à être baptisés participaient au Carême en vue de recevoir le sacrement du baptême. Finalement, les chrétiens baptisés ont trouvé important de se joindre aux candidats au baptême dans la préparation de Pâques. Les coutumes et pratiques du Carême telles que nous les connaissons aujourd'hui se sont rapidement imposées.

Le Carême comme un voyage

Le Carême est souvent décrit comme un voyage, d'une époque à une autre. Le concept de voyage est évident pour ceux qui vivent le programme de préparation au baptême, qui est suivi dans la plupart des paroisses pendant le Carême.

Mais la préparation au Carême ne se limite pas à ceux qui se préparent à être baptisés et à devenir membres de l'Église. Pour de nombreux catholiques, le Carême est un voyage, qui va du mercredi des Cendres au dimanche de Pâques. Plus précisément, le Carême commence le mercredi des Cendres et se termine pendant la période connue sous le nom de "triduum" avant Pâques.

Le triduum commence par la messe de la Cène du Seigneur le Jeudi Saint, culmine avec la veillée pascale du Samedi Saint avec le chant de l'Exsultet "Réjouissez-vous, puissances célestes" et se termine par la sainte messe de transition entre le Samedi Saint et Pâques.

Quel que soit le critère utilisé pour mesurer le voyage, ce n'est pas seulement la période de temps qui est importante, mais aussi les expériences essentielles du voyage qui sont nécessaires pour apprécier pleinement ce qui est célébré.

Le voyage de Carême est aussi un processus de croissance spirituelle et présuppose donc le passage d'un "état d'être" à un autre. Par exemple, certaines personnes peuvent se sentir agitées et anxieuses au début du Carême en raison d'un choix de vie ou d'une question sans réponse, et à la fin du Carême, elles s'attendent pleinement à un sentiment de conversion, de paix, ou peut-être simplement de compréhension et d'acceptation. En ce sens, le Carême est un mouvement d'un point de vue à un autre ou peut-être d'une interprétation de la vie à une autre. La Sainte Ecriture, les psaumes, les prières, les rituels, les pratiques et la pénitence sont les composantes de ce voyage de Carême. Chaque élément, éprouvé par des années de tradition, est l'un des "moteurs" qui anime le Carême et amène le voyageur fatigué aux joies de Pâques.

La nature pénitentielle du Carême

Une vision populaire du Carême est qu'il s'agit d'une période de pénitence au cours de laquelle les gens essaient de comprendre le rôle du péché dans leur vie. Les sermons du Carême abordent le péché personnel, les péchés des autres et enfin le péché que l'on peut trouver dans notre société et notre culture. La prise de conscience du péché est toutefois compensée par l'accent mis sur l'amour et l'acceptation que Dieu a toujours pour l'humanité, malgré l'état de péché dans lequel nous nous trouvons encore.

La conscience du péché et le besoin de pénitence sont soulignés par la contemplation de la souffrance et de la mort de Notre Seigneur. Le souci de faire une bonne confession pendant le Carême est également une coutume traditionnelle. À l'origine, le sacrement de la confession était reçu avant le début du Carême, lors de la pénitence imposée le mercredi des Cendres et de la pénitence prescrite tout au long du Carême.

Appel à la pénitence

"Jésus vint en Galilée et prêcha l'Évangile du royaume de Dieu". Il dit : "Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est tout proche ; repentez-vous et croyez à l'Évangile." (Mc. 1, 14-15). Cet appel au repentir annonce le début solennel du Carême. Les participants sont dessinés avec une croix en cendres et les mots "Repentez-vous, et croyez à l'Évangile" sont priés. Cette bénédiction est comprise comme une acceptation personnelle du désir d'entreprendre une vie de pénitence pour l'Évangile.

Pendant quarante jours, on nous donne l'exemple du jeûne et de la prière de Jésus dans le désert. C'est le moment de nous concentrer sur notre conversion. Pendant le Carême, nous sommes censés examiner notre vie et, par la prière, le jeûne et les œuvres de charité, chercher à aligner notre vie sur celle du Christ. Pour certains, cette conversion sera un retournement d'un état de péché à un état de grâce. Pour d'autres, elle sera un retournement gracieux vers le mystère de Dieu dans le Christ. Quel que soit le modèle que chaque pèlerin choisira pendant le Carême, nous espérons que ces méditations lui apporteront un soutien utile.