Ange de Dieu, qui êtes mon gardien !

N°158 - SOMMAIRE
- Editorial
- Vie spirituelle : Ange de Dieu, qui êtes mon gardien !
- Dossier : De Vatican II à l’Eglise synodale
- Histoire : Saint Bérégise, fondateur de Saint-Hubert
- Pédagogie : Former la conscience
- Vie du prieuré - chronique - dates à retenir - carnets paroissiaux

« Comptez si vous le pouvez ou le sable de la mer ou les étoiles du Ciel, celles que l’on voit et celles que l’on ne voit pas, et croyez que vous n’avez pas atteint le nombre des anges ». (Bossuet, Élévations)

Editorial

Monseigneur Lefebvre répétait souvent que la plupart des hommes vivent dans l’illusion, comme si Dieu n’existait pas. En effet, ils ne se rendent pas compte qu’un autre monde bien plus important et bien plus parfait subsiste à côté du nôtre : le monde des anges.

Étrange situation dans laquelle se trouvent la plupart des hommes : ils pensent être libérés du « carcan » dans lequel les enferme l’Église mais n’ont jamais été aussi prisonniers de leurs préjugés et de leurs erreurs.

Pourtant, le monde angélique existe bel et bien. Il nous est connu par la Révélation. Dès la première page de la Sainte Écriture, nous y lisons en effet qu’un ange garde le paradis terrestre après la chute originelle. Plus tard, c’est Abraham qui est favorisé de plusieurs colloques avec les anges, Jacob qui voit en songe une multitude d’anges sur une échelle mystérieuse, le jeune Tobie qui fait un périlleux voyage sous la garde de l’Archange Raphaël, l’ange Gabriel qui annonce l’Incarnation à Marie, des anges qui servent Jésus-Christ après la tentation ou encore un ange qui délivre saint Pierre dans sa prison. Cette liste est évidemment très loin d’être exhaustive.

Ce monde angélique est mystérieux et passionnant. On y découvre des êtres purement spirituels bien plus nombreux que nous. Saint Thomas explique cela par le fait que tout ce qui est plus parfait se trouve en plus grand nombre. Or, l’ange, purement immatériel, est la plus parfaite des créatures dans la mesure où elle ressemble le plus naturellement à Dieu : « comptez si vous le pouvez ou le sable de la mer ou les étoiles du Ciel, celles que l’on voit et celles que l’on ne voit pas, et croyez que vous n’avez pas atteint le nombre des anges » (Bossuet, Élévations).

L’ange n’a pas de corps. Par conséquent, son intelligence ne fonctionne pas comme la nôtre qui a besoin des sens pour abstraire et concevoir les notions intellectuelles. L’ange connaît directement les concepts sans passer par le sensible. Il ne raisonne pas. Dieu lui donne directement des « idées innées ». Il ne connait donc la création que par des idées. Il possède une sorte de représentation idéale de l’univers. L’ange n’a pas de corps et n’a donc pas de passions. Aussi, ses actes libres sont-ils irrévocables dans la mesure où ils ne sont inspirés ni par la colère, ni par l’amour, ni par la peur comme les nôtres. Lorsque l’ange « décide », son choix est irrémédiable dans le bien comme dans le mal. C’est tout le mystère d’iniquité auquel nous sommes confrontés. Pourquoi Lucifer et les mauvais anges ont-t-ils accepté de pécher en refusant le bonheur que Dieu proposait et qui ne dépendait pas d’eux, alors qu’ils se savaient être objet des châtiments de Dieu par leur révolte ? C’est tout le mystère de leur liberté.

Dieu crée l’enfer pour les mauvais anges. Ce feu est éternel parce que l’ange ne peut pas se repentir. Les bons anges jouissent eux d’un bonheur éternel car leur unique choix est fixé pour l’éternité.
En ce mois d’octobre où nous fêtons les anges gardiens, il est bon de relire son catéchisme sur ce monde angélique. Les anges ont une réelle influence sur le salut de notre âme comme sur le cours des évènements humains et matériels. Il y a un ange préposé à la garde de notre âme , de notre famille, de notre pays. Prions-le !

La mission qu’il a reçue de Dieu est précisément d’assurer notre salut. Il porte ainsi nos prières à Dieu, nous donne de bonnes inspirations, chasse les démons et nous protège des périls temporels. Nous avons tous des histoires à raconter à ce sujet.

Au Vatican le 13 octobre 1884, le Pape Léon XIII a une vision à la fin de la messe. Il voit l’enfer puis la terre enveloppée de ténèbres et, d’un abîme, il voit sortir une légion de démons qui se répandent sur le monde pour détruire l’Église. Alors qu’il pense que tout est perdu il voit saint Michel apparaître et refouler les mauvais esprits dans l’abîme. Il a la certitude que saint Michel ne pourrait intervenir que lorsqu’il y aurait un nombre de personnes assez conséquent lui adressant de multiples prières ferventes. À la suite de cette vision il se précipitera pour écrire une prière et ordonnera qu’on la récite après chaque messe.

Dans ces temps difficiles que nous traversons, prions nos bons anges, prions saint Michel, patron de Bruxelles afin que par leur intercession, nous soyons délivrés de tout mal et que nous répandions le bien pour notre salut et celui d’un grand nombre.

Que saint Joseph vous bénisse !

Abbé Michel Poinsinet de Sivry
Supérieur du District de Benelux