L’Avent : un temps de purification intérieure

N° 150 - SOMMAIRE :
- Editorial
- Vie spirituelle : La Sainte Famille, une famille modèle
- Catéchisme : La Sainte Trinité et l’Incarnation
- Histoire : Saint François d’Assise et Noël
- Pédagogie : Un Noël catholique

« Contempler la dignité de la Mère du Fils de Dieu nous permet de mieux saisir la dignité infinie de son divin fils. »

Éditorial

A l’approche de la nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ, la liturgie dispose progressivement nos âmes à la contemplation du mystère de l’Incarnation. La Sainte Église souhaite en effet que les grâces abondent dans nos coeurs le jour du premier avènement du Fils de Dieu. Pour ce faire, elle nous invite à nous tourner au préalable vers les grandeurs de celle qui va lui transmettre une nature humaine, la Bienheureuse Vierge Marie. Contempler la dignité de la Mère du Fils de Dieu nous permet de mieux saisir la dignité infinie de son divin fils. (Jean, I, 9-11)

Qu’enseigne ainsi la Sainte Église sur Marie ? Marie elle-même donne la réponse le 25 mars 1858 à sainte Bernadette Soubirous alors que celle-ci se trouve au pied de la grotte de Massabielle : « Je suis l’Immaculée Conception ». Paroles d’une haute élévation théologique et mystique : Marie est l’Immaculée. Elle n’a pas seulement la pureté d’âme, elle est la pureté. L’essence de Marie est
d’être immaculée. Autrement dit, Marie ne fut jamais sous le joug de Satan et du péché. Le pape Pie IX, en définissant le dogme de l’Immaculée Conception, enseigne que Marie fut exempte de la malédiction d’Eve dès l’instant de sa conception, en prévision des mérites de son fils, Notre Seigneur Jésus-Christ. Marie a été rachetée d’une manière particulière parce qu’elle a été choisie entre toutes les femmes pour être la mère de Dieu. Cette prérogative extraordinaire de la maternité divine est donc au principe de tous ses privilèges. La dignité incomparable de la Sainte Vierge Marie met en lumière celle de son divin fils. Marie est immaculée parce qu’il fallait un tabernacle digne du Fils de Dieu. Il fallait que la nature humaine du Verbe incarné ne soit pas souillée par le péché. Le sein d’où est sortie le fils de Dieu devait donc être à l’image de la sainteté du Père d’où est sorti le Verbe.

Aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de solenniser cette fête de l’Immaculée Conception. Ce dogme est en effet la réponse parfaite au naturalisme, au matérialisme et à l’athéisme. Elle rappelle notre destinée. Elle met en lumière la vraie grandeur et la vraie dignité de notre nature : celle d’être enfant de Dieu par l’état de grâce. Elle est également l’antidote à la révolte contre Dieu. La Très Sainte Vierge Marie n’est en effet si grande que par sa docilité parfaite à la volonté divine : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole ». Au contraire, la désobéissance à la loi de Dieu produit un asservissement à Satan et à nos passions. Elle entraîne notre déchéance et notre avilissement.

En contemplant l’âme de Marie, nous comprendrons plus facilement la sainteté de cet enfant de la crèche et la dignité de son père putatif saint Joseph. Il y a dans cette crèche de Bethléem une beauté qui n’est pas de la terre. Il y a dans cette sainte famille une espérance et une joie qui n’est que du Ciel. Il s’y dégage une paix qui rayonne dans l’éternité. Tout y est paisible car tout y est ordonné.

La Sainte Famille est accessible à tous car elle est sainte, elle est simple, elle est joyeuse. Disposons donc bien nos âmes à cette grande fête de l’Immaculée Conception qui est l’annonce de notre rédemption, l’aurore de notre délivrance et l’espérance de nos coeurs. Rendons-nous à la messe et à la procession pour y chanter les grandeurs de notre Mère.

Que saint-Joseph vous bénisse !
 

Abbé Michel Poinsinet de Sivry
Supérieur du District de Benelux