Le respect de l'autorité

N° 155 - SOMMAIRE
- Editorial
- Vie spirituelle : Le respect de l'autorité
- La milice de l'Immaculée à Bruxelles
- Histoire : La dévotion mariale du saint Frère Mutien-Marie
- Pédagogie : Des éducateurs unis
- Vie du prieuré - chronique - dates à retenir - carnet paroissial

« La piété est utile à tout : elle a les promesses de la vie présente et celles de la vie future » (St Paul, I, Tim, IV, 8)

Editorial

Le mariage est un contrat élevé au rang de sacrement par Notre Seigneur Jésus-Christ. Il a été institué pour deux fins : la première est la procréation et l’éducation des enfants c’est-à-dire la propagation et l’éducation du genre humain, de telle sorte qu’il forme le Corps mystique du Christ. La fin secondaire, subordonnée à la fin primaire, est le soutien ou la sanctification mutuelle des époux. Le mariage fonde la famille. Cependant, cette cellule familiale est ce que l’on appelle une société imparfaite en ce sens qu’elle ne dispose pas de tous les moyens nécessaires à sa fin propre. Elle est en effet dépendante de deux autres sociétés qui, elles, sont parfaites : l’Église dans l’ordre surnaturel et la société civile dans l’ordre naturel. Ces deux sociétés complémentaires sont nécessaires pour que la famille puisse atteindre ses fins, notamment l’éducation. Les parents ne parviennent en effet que rarement à instruire leurs enfants dans tous les domaines requis. Ils ont donc besoin de l’école.

À la famille catholique ne doit correspondre que l’école réellement catholique. Il convient en effet que l’éducation soit une et cohérente avec la foi et la morale chrétienne. Le grand danger des écoles dites laïques ou neutres est d’occasionner un conflit d’autorité chez l’enfant entre les parents et les enseignants. Léon XIII, dans sa belle encyclique Sapientiae christianae, rappelle donc que « les parents doivent employer toutes leurs forces et une persévérante énergie à faire reconnaître, d’une manière absolue, le droit qu’ils ont d’élever leurs enfants chrétiennement, comme c’est leur devoir de les refuser à ces écoles dans lesquelles il y a péril qu’ils ne boivent le funeste poison de l’impiété ».

Pourquoi une telle exigence de l’Église ? D’une part pour le salut de ces petites âmes (il n’est pas besoin de rapporter tous les scandales dus, notamment, au cours d’éducation sexuelle). D’autre part, parce que la pédagogie, l’instruction et l’éducation que donne l’Église dans le prolongement de l’action familiale tient compte de l’enfant tel qu’il est réellement avec ses blessures naturelles, ses qualités et le secours de la grâce. Alors que la pédagogie moderne ou naturaliste repose sur une conception fausse de l’homme, dépourvu de toute blessure du péché originel ou sacralisé indépendamment de la dignité morale de ses actes. Chez les pédagogues modernes, écrit monsieur l’abbé Bourrat, « la liberté définit l’homme et le destine à une autonomie de la conscience auto divinisée, affranchie de toute autorité ».

Dans le concret, ces écoles catholiques paraissent inaccessibles pour un grand nombre de parents.  Pourtant, n’oublions pas qu’il existe une petite école catholique à Bruxelles qui est toute prête à accueillir vos enfants : notre école paroissiale Notre-Dame de la Sainte Espérance ! Pensons également aux pensions catholiques de la Fraternité non loin de la Belgique : celle de Camblain-l’Abbé (que je recommande vivement pour des raisons qui n’échapperont à personne) et celle de Bitche. Il y a également les pensions des Dominicaines enseignantes. Ces pensions exigent certes de grands sacrifices aux parents, qu’ils soient d’ordre affectif ou financier. Mais elles leur assurent une éducation en harmonie avec la foi et la morale, une solide formation de l’intelligence par laquelle l’enfant apprend réellement à penser et à juger. Elles leur permettent finalement d’accomplir leurs missions éducatrices.

Soyons concrets. L’obstacle majeur étant le prix de la scolarité, le district a fondé l’APEC pour aider les familles. Je souhaiterais relancer cet organisme en faisant appel à toutes les générosités quelles qu’elles soient. Cela nous permettrait de scolariser un plus grand nombre d’enfants et de travailler ainsi plus efficacement à l’extension du règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ. Par la grâce de saint Joseph !

Abbé Michel Poinsinet de Sivry
Supérieur du District de Benelux