L'Espérance

N°134 - SOMMAIRE : Catéchisme de la Somme théologique : l’Espérance. Sermon du saint Curé d'Ars sur l'Espérance. Notre-Dame de la Sainte-Espérance. Il y a 30 ans, l’opération survie de la Tradition : l’histoire des sacres épiscopaux. Un Curé d’Ars napolitain. Spiritualité : Retraite avec Saint Jean, L’Esprit de Vérité et d’Amour. Catéchisme de Saint Pie X : L'Eglise catholique. L’accord Chine-Vatican du 22 septembre : un ballon d’essai au gré du vent. Nouvelles de l’Eglise et du monde. Chronique du prieuré.

La vertu théologage d'Espérance

Après avoir demandé Jésus de marcher sur les eaux, Saint Pierre, doute de la puissance de Jésus. « Seigneur, sauve-moi », s’écrie-t-il. Jésus le tire du mauvais pas avec cette leçon : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » La présomption et le désespoir sont les deux écueils sur lesquels se brise l’espérance. Saint Pierre, a été secoué par quelque chose de l’un puis de l’autre, parce qu’il a vacillé dans sa foi en la toute-puissance du Maître. En effet, la foi, fondement de l’espérance, lui donne l’objet et le motif sur lesquels elle s’appuie : Dieu en personne, bonheur des élus, nous attirant à Lui-même. L’espérance est l’une des trois vertus théologales. Avec la foi et la charité, elles nous établissent en relation surnaturelle avec Dieu, un et Trine.

A la suite de Saint Paul, nous disons que l’espérance est dans notre âme, comme une ancre «sûre et solide, pénétrant par-delà le voile, là où est entré pour nous, en précurseur, Jésus, devenu pour l'éternité grand prêtre selon l'ordre de Melchisédech. » Dans le temple de Jérusalem, le voile fermait l’accès au Saint des Saints, lieu de la présence de Dieu. Ce voile était une figure de la vertu de foi qui nous fait accéder aux mystères divins, mais de manière voilée, incomplète et imparfaite. Au ciel cependant, la Foi cèdera la place à la vision dans un face à face avec Dieu.

L’espérance nous ancre, au-delà de la foi, dans la béatitude divine - le véritable Saint des Saints. Cet ancrage consiste dans le désir de connaître ces réalités divines pour en jouir, au-delà du voile, c’est-à-dire au-delà de leur mystère actuel, dans le face à face béatifiant, préparé par Dieu pour ceux qui l’aiment en esprit et en vérité, c’est-à-dire en acte ici-bas. Autrement dit, l’espérance nous fait avoir la tête au Ciel —non pas dans les nuages !— tout en nous faisant vivre les pieds sur terre, en cohérence avec ce désir de voir Dieu. Par le baptême, le chrétien reçoit l’espérance qui donne l’élan pour avancer vers le ciel. Elle requiert de vivre ici-bas saintement en toutes circonstances : exigence de religion et de piété, de justice et de charité, de force et de tempérance.

Cette cohérence chrétienne est plus que nécessaire, dans le temps présent : elle donne force et sérénité. Notre-Seigneur Jésus-Christ est Lui-même notre Espérance. En sa divine personne, Dieu s’est incarné pour habiter parmi nous. Il s’est fait Voie, Vérité et Vie pour rassembler et conduire au royaume de son Père, tous les hommes de bonne volonté. Il est vraiment notre Espérance ! C’est pourquoi, les catholiques animés de l’espérance surnaturelle sont porteurs de lumière pour l’intelligence et de chaleur pour le cœur.

L’époque actuelle est déprimante car son matérialisme étouffe et détruit l’espérance : on ne peut en même temps, s’installer sur terre comme dans un paradis et s’élancer vers le Ciel. Quand tout va mal, quand le rejet de Dieu et de son Christ achève de ruiner le monde, n’est-ce-pas l’occasion de venir à Lui ? A nos contemporains que le matérialisme ruine dans la désespérance, répétons inlassablement l’urgence de revenir à Notre-Seigneur Jésus-Christ. C’est d’autant plus facile, en ce temps de Noël, qu’Il se fait tout petit dans la pauvreté de la crèche. Il est notre seule Espérance ! Invitons nos connaissances à découvrir les trésors de la liturgie traditionnelle, recrutons nos collègues pour les retraites et les récollections, abonnons nos amis à notre revue, distribuons les médailles miraculeuses, soyons semeurs d’espérance !

Pour avancer sûrement vers le Ciel, en l’année 2019, ancrons notre espérance, avec encore plus de confiance, dans le Cœur de notre Marie notre Mère. Elle mieux que personne, tournera - convertira - nos cœurs à son Divin-Enfant, Dieu Incarné, Jésus, le Christ-Roi des Nations et Prince de la Paix.

Bonne et sainte année 2019 aux lecteurs de Pour-Qu’Il-Règne !

Abbé Patrick Duverger, Supérieur de District