Islam, GPA, suicide français : les fulgurances de Michel Houellebecq
A l’occasion de sa réception du prix Oswald Spengler, l’écrivain Michel Houellebecq - peu connu, dans le passé, pour ses sympathies envers l’Eglise - a accordé un entretien le 25 octobre 2018 dans lequel il réaffirme que seul un catholicisme fort et visible, pourrait réaliser l’intégration des musulmans en France et s’opposer au déclin de la civilisation.
Michel Houellebecq est un écrivain et essayiste français qui a reçu le prix Goncourt en 2010. Original et déroutant, il est athée et critique des religions, en particulier des monothéismes. Juste avant les attentats du 11 septembre 2001 à New York, il s’était rendu célèbre par une sortie sur l’Islam et les musulmans, qui est aussi une attaque contre l’existence même de Dieu et de la religion : « Je me suis dit que le fait de croire à un seul Dieu était le fait d’un crétin, je ne trouvais pas d’autre mot. Et la religion la plus con, c'est quand même l’islam. Quand on lit le Coran, on est effondré… effondré ! La Bible, au moins, c’est très beau, parce que les Juifs ont un sacré talent littéraire… ce qui peut excuser beaucoup de choses... L’islam est une religion dangereuse, et ce depuis son apparition. » Et d’expliquer qu’il préfère encore le matérialisme, dont les valeurs certes méprisables représentent un moindre mal, plutôt que l’islam dont les valeurs sont destructrices et cruelles (entretien au magazine Lire, septembre 2001).
D’après Bruno Viard, un universitaire spécialiste de l'œuvre de Michel Houellebecq interrogé en 2014, le romancier ne croit pas en Dieu mais pense que la société ne peut survivre sans religion, sous peine de suicide et de disparition. Ce qu’il juge le plus dangereux cependant, ce sont les monothéismes, surtout lorsqu’ils font appel à un Dieu transcendant (sic).
Des fulgurances heureuses
En 2015, ce disciple d’Auguste Comte déclare à l’hebdomadaire La Vie qu'il n’est plus athée mais « agnostique », et qu’il croit « au retour du religieux ». Le 25 octobre 2018 pour Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune campe un personnage dont les fulgurances brisent le politiquement correct. Ainsi Houellebecq faisait-il, il y a vingt ans déjà, l’apologie du mariage traditionnel fondé sur le devoir et l’abnégation, supérieur à la recherche effrénée de jouissance et de plaisir.
Aujourd’hui, s’il se déclare peu choqué par la procréation médicalement assistée, il est en revanche franchement révulsé par la gestation pour autrui : « La gestation pour autrui, c’est grave. Pour une femme, la grossesse, c’est pas rien, ça modifie son corps. Acheter un corps de femme, c’est dégueulasse. » C’est dit.
Dans le discours qu’il prononce à Bruxelles pour recevoir le prix Oswald Spengler, l’écrivain se penche sur le déclin des civilisations occidentales, à commencer par celui de la France. Plutôt que de Suicide français, le titre d’un livre de l’essayiste Eric Zemmour, Michel Houellebecq préfère parler d’assassinat : « Et le coupable de cet assassinat n’est guère difficile à découvrir : c’est l’Union européenne. Quant aux complices en France, ils sont nombreux. » Plus loin il précise : « à l’intérieur du monde occidental, l’Europe a choisi un mode de suicide particulier, qui inclut le fait d'assassiner les nations qui la composent ».
Interrogé sur ses rapports avec les musulmans – sa notoriété auprès d’eux n’est « pas forcément positive », assume-t-il –, il aborde la question de leur intégration : « Du temps où l’islam était caché, où c’était l’islam des caves, tout allait bien. Maintenant, ils posent problème. Ça, c’est parce qu’on leur a dit qu’ils pouvaient être visibles. Pour régler cela, il vaudrait mieux que la religion catholique reprenne le dessus. » Il vaudrait mieux, en effet.
L’écrivain français assume donc les propos qu’il avait tenus au magazine allemand Der Spiegel, en octobre 2017 : « au fond, l’intégration des musulmans ne pourrait fonctionner que si le catholicisme redevenait religion d’Etat. Occuper la deuxième place, en tant que minorité respectée, dans un Etat catholique, les musulmans l’accepteraient bien plus facilement que la situation actuelle. Ils n’arrivent pas à se faire à l’Etat laïque, porteur d’une liberté de religion qu’ils ne comprennent pas. » Ils ne sont pas les seuls.
Seul le catholicisme est en effet en mesure d’organiser la vie sociale et les rapports humains selon les commandements de Dieu et la loi de l’Evangile, en vue de la fin ultime à laquelle l’homme, animal politique et social, est ordonné. Puisse Michel Houellebecq le découvrir à la lumière de la foi.
(Sources : Der Spiegel/La Vie/Valeurs Actuelles/Wikipedia - FSSPX.Actualités - 21/11/2018)