La christianophobie de l’Etat-profond dans le viseur de Donald Trump

Source: FSSPX Actualités

Aux Etats-Unis, les médias anti-Trump ont trouvé un nouvel os à ronger durant le temps de Pâques : le 11 avril 2025, la version américaine de Politico dévoilait sur son site une note interne du Département d’Etat – l’équivalent du ministère des Affaires étrangères dans l’Hexagone – censée jeter un pavé dans la mare de la diplomatie fédérale.

Cette directive ordonne aux employés du ministère de signaler tout comportement ou pratique témoignant d’un « biais anti-chrétien » au sein de l’institution, avec une attention particulière portée sur la période de l’administration Biden, durant laquelle les opinions chrétiennes n’étaient pas en odeur de sainteté.

Tout commence le 6 février dernier, lorsque Donald Trump, réinvesti à la Maison Blanche, signe une ordonnance exécutive intitulée « Protéger les libertés religieuses des Américains ». Ce texte, porté par des figures conservatrices comme la procureure générale Pam Bondi, vise à extirper ce que l’administration qualifie de « biais anti-chrétien » au sein des agences fédérales.

Une task force de deux ans, présidée par Pam Bondi, est alors chargée d’examiner les politiques des administrations précédentes, avec un accent marqué sur celle de Joe Biden, accusée d’avoir fermé les yeux sur des pratiques discriminatoires envers les chrétiens.

Contrairement à ce que les opposants du magnat new-yorkais aimeraient croire, cette initiative n’est pas un coup de tête. Elle s’ancre au contraire dans une vision à long terme que Donald Trump a élaborée tout au long de sa campagne de 2024 – grâce aux conseils de l’actuel vice-président J.D. Vance – se posant en rempart des valeurs chrétiennes face à une élite progressiste hostile.

Lors de sa campagne, l’adversaire de Kamala Harris promettait de réduire à néant l’« arme anti-chrétienne » brandie par les démocrates : un discours qui a galvanisé la base évangélique de l’électorat républicain et rassemblé une Amérique profonde, déclassée par les soi-disant élites au pouvoir. L’ordonnance du 11 avril traduit cette promesse en acte, ciblant des institutions clés comme le Département d’Etat, le FBI, le Département de la Justice et l’Internal Revenue Service.

Plus concrètement, les fonctionnaires avaient jusqu’au 18 avril pour soumettre des signalements sur des « pratiques impliquant un biais anti-religieux » survenues sous l’administration Biden. Ces rapports, anonymes ou non, doivent inclure des détails précis : noms, dates, lieux et descriptions des incidents. Une plateforme dédiée recueille ces témoignages, qui seront transmis à la task force fédérale en vue d’une vérification approfondie.

Bien que la note affirme que toute discrimination religieuse est inacceptable – incluant donc, en théorie, les autres confessions –, elle insiste fortement sur le « biais anti-chrétien », reprenant le verbatim du langage de l’ordonnance exécutive. Politico avance que cette directive aurait suscité des réactions de stupeur et d’inquiétude parmi les employés, n’ayant pas trop de mal à trouver des fonctionnaires prompts à « exprimer leur malaise ».

L’un d’eux explique sous anonymat : « On se croirait dans la Servante Ecarlate » – une allusion à la dystopie de Margaret Atwood. Pour un autre, « cette directive propose une solution à un problème qui n’existe pas », oubliant les nombreuses discriminations dont les chrétiens ont souffert sous la précédente administration démocrate. « Cela pourrait créer une culture de la peur », avertit un autre employé, craignant que des signalements malveillants ne servent à régler des comptes personnels.

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche s’est accompagné d’une série de mesures visant à consolider sa base conservatrice, notamment les évangéliques, qui ont pesé dans l’élection du 5 novembre dernier. Outre la lutte contre le « biais anti-chrétien », l’administration a multiplié les gestes symboliques : exemptions religieuses pour les employeurs, promotion de la prière dans les écoles, nomination de juges conservateurs.

L’actuel chef de l’Etat fédéral sait qu’il doit aller vite, car il dispose de peu de temps pour réformer l’Etat profond – les élections de mi-mandat arrivent d’ici fin 2026 – et transmettre le relai à un successeur afin d’ancrer sa vision politique dans le temps long.