La restauration des statues de l’église Saint-Joseph

La restauration des statues de l’église Saint-Joseph.
Depuis plusieurs mois, la façade de l’église Saint-Joseph est en restauration. Les statues qui l’ornaient font aussi l’objet de restauration comme nous allons le voir.
Historique des travaux
Les statues de l’église Saint-Joseph sont au nombre de dix-sept : huit anges, huit Pères de l’Eglise et saint Joseph. Il faut encore compter parmi elles la grande croix qui couronnait le centre de la façade. Ce qui nous donne un total de dix-huit pièces à restaurer dans le lot statuaire du chantier de restauration.
Quoique bien ancrées dans la façade par des barres métalliques, plusieurs statues avaient leur base éclatée en raison justement de leurs ancrages métalliques qui avaient rouillé. De plus, les statues étaient érodées, remplies de fissures et d’éléments déjà cassés.
Devant l’instabilité constatée des statues, un permis d’urgence a été obtenu pour effectuer la dépose des statues. La façade de l’église Saint-Joseph étant classée aux Monuments et Sites depuis le 13 mai 1981, c’est auprès d’URBAN que ce permis a été déposé. Urban est, en effet, l’administration publique chargée de mettre en œuvre, pour l’ensemble de la Région bruxelloise, la politique régionale en matière d’urbanisme, de patrimoine culturel et de revitalisation urbaine, anciennement appelée Monuments et Sites.
Ces statues ont alors pu être descendues de la façade au mois de juin 2021, et ont été exposées provisoirement dans l’église en attendant l’obtention du permis de restauration de l’ensemble de la façade.
Trois ans se sont écoulés pour faire les démarches nécessaires : constitution du dossier, dépose du permis, obtention du permis, appel d’offre public, désignation de l’entreprise. C’est l’entreprise Galère qui a remporté notre marché public, et la Providence a permis que ce soit cette même entreprise qui avait déposé les statues en 2021.
Enfin, l’ordre de lancement des travaux a enclenché la phase de restauration. C’est ainsi qu’au mois de mars 2024, les statues ont été emportées dans l’atelier du sculpteur, M. Callet, sous-traitant de l’entreprise Galère. Dès lors, les sculpteurs se sont penchés sur elles pour entreprendre leur restauration.
Un an plus tard, douze des dix-sept statues sont entièrement restaurées. Avant qu’elles n’aillent reprendre leur place sur la façade de l’église, la Direction de Chantier a décidé de les exposer à nouveau dans l’église afin que tous les fidèles puissent les admirer de près. C’est ainsi que le 28 février 2025, ces statues font leur retour dans l’église saint-Joseph : le saint patron des artisans permettant ainsi aux fidèles de son église de pouvoir admirer le travail de restauration de ces statues dès le premier jour du mois de mars qui lui est consacré.
Que s’est-il passé dans l’atelier du sculpteur ? Quel changement sur chacune des statues ? Voici, tout d’abord, une réponse globale qui concerne l’ensemble des statues.
Vue générale des différentes interventions à réaliser dans le lot statuaire.
Le permis de restauration de l’église Saint-Joseph comportait, dans le lot statuaire, les différentes interventions à réaliser sur les statues. Lorsque les statues sont arrivées dans son atelier, le sculpteur les a, avec son œil d’expert, examinées une par une. Il a ainsi été amené à proposer des variantes de restauration par rapport au cahier des charges : une ré-évaluation des interventions a ainsi été réalisée.
Comme pour la façade, le but de leur restauration n’était pas de restituer les statues dans leur état d’origine, mais d’arrêter leur dégradation et de les conserver au mieux avec les rides que le temps leur avait données. La philosophie générale d’intervention a été ainsi résumée sous la devise « autant que nécessaire, aussi peu que possible ». Cependant, si des statues avaient leur attribut cassé ou fortement abimé, il a aussi été décidé de restaurer ces attributs afin de permettre « la lecture de la statue », c’est-à-dire afin de permettre d’identifier quel personnage représente la statue.
Les interventions peuvent se lister ainsi, des moindres aux plus importantes :
- Application d’un biocide
- Aérogommage
- Patine de protection
- Collage des petites fissures avec de la colle époxyde extra-fluide
- Rejointoiement avec du mortier minéral (gamme Altar) pour de plus grosses fissures
- Brochage au moyen d’une broche en fibre de verre pour liaisonner deux blocs de pierre (en cas de fissures importantes ou de greffes). La fibre de verre ne se dilate pas ni ne s’oxyde.
- Greffe qui consiste en l’ajout d’un morceau de pierre
- Sculpture complète d’une statue (car la statue d’origine est trop abimée pour être conservée même partiellement)
Les trois premiers points de la liste concernent toutes les statues : en première intervention le biocide et l’aérogommage ; et, en toute dernière intervention, la patine de protection.
Les autres travaux se diversifient en fonction de l’état sanitaire propre à chaque statue. C’est ainsi que les statues ont été classées en quatre catégories en fonction de l’importance de leur restauration :
- Première catégorie : statues en bon état qui ne requièrent donc que des traitements mineurs.
- Deuxième catégorie : statues en moyen état qui nécessitent des traitements conservatifs minimaux pour certains éléments.
- Troisième catégorie : statues en mauvais état qui impliquent, par conséquent, des interventions plus imposantes, telle que des greffes.
- La dernière catégorie : statues en état déplorable qui requièrent leur changement complet.
Au final, la Providence nous a ménagé une bonne surprise : les travaux à effectuer sur les statues ont été globalement revus à la baisse. Par exemple, alors que le permis prévoyait de sculpter entièrement cinq statues (l’ange à la palme, l’ange au lys, saint Athanase, Saint Jean Chrysostome et saint Joseph), ce sont seulement deux statues qui devront faire l’objet d’une sculpture à neuf : le saint patron de l’église et saint Athanase.