Mot du Supérieur pour août 2024: L'heure des résolutions!
Les vacances nous ont certainement permis de nous reposer un peu, de revoir notre famille, de visiter des régions que nous ne connaissions pas. Nous en avons profité pour lire un peu plus et nourrir notre foi ( du moins, je l’espère !).
Mais déjà, la rentrée se profile à l’horizon. Nous voyons ce jour se rapprocher de plus en plus. Alors, nous nous disons que nous voulons faire de cette nouvelle année scolaire un tournant dans notre vie. La première page d’une histoire qui nous comptera désormais dans les rangs de tous ces héros que nous appelons les saints. Bref, c’est l’heure des résolutions ! C’est l’heure des grandes décisions ! Mais surtout, des grandes illusions…Et oui, chaque année, nous faisons le même constat : nous n’arrivons pas à tenir nos résolutions !...
Ne nous décourageons pas ! Écoutons plutôt les conseils que nous donne la Sainte Église. Cette bonne mère nous connait bien. Elle est sage et forte de son expérience des âmes.
Que nous dit-elle ? Se rappeler ce qu’est la résolution. Elle est une action quotidienne que nous nous proposons d’accomplir dans le but de travailler à notre perfection. Pour parvenir à cette fin, il faut que la résolution respecte certains critères :
- Qu’elle concerne notre défaut dominant. Le connaissons-nous ? Pas toujours. Alors qu’est-ce que ce défaut dominant ? C’est une inclination plus forte que nous avons pour certains péchés. C’est finalement un péché que nous commettons tous les jours souvent et facilement. Par exemple, une personne qui se vexe à la moindre remarque ou à la moindre contrariété est sans doute blessée par l’orgueil. Une personne qui se rend compte qu’elle ne termine jamais ce qu’elle fait ou qu’elle néglige habituellement son devoir d’état a sans doute la paresse comme défaut dominant. Une autre qui mange sans arrêt entre les repas sera inclinée davantage à la gourmandise. Une des filles de la paresse et de la gourmandise est l’impureté. Quelqu’un qui tombe souvent dans l’impureté devrait donc être plus attentif à combattre ces deux mauvaises inclinations. Une personne enfin qui a l’habitude de critiquer, de juger témérairement son prochain, de se complaire dans une certaine tristesse est sans doute blessée par le péché d’envie. Si nous ne savons pas quel est notre défaut dominant, demandons à notre confesseur, à nos parents ou à nos amis. Ils sont toujours très perspicaces…
- Qu’elle soit concrète : la résolution doit être une action précise. Par définition, elle n’est ni abstraite ni trop idéale. « Monsieur l’abbé, je prends la résolution de ne pas être gourmand ». Vous n’y arriverez pas ! Votre esprit n’est pas fixé sur un objectif précis ! Dites plutôt : « monsieur l’abbé, je prends la résolution de ne jamais me servir en premier ou de ne jamais manger entre les repas ou de ne jamais faire de réflexions sur la nourriture ». Ces résolutions concrètes ont plus de chance d’aboutir.
- Qu’elle soit raisonnable : Il faut en effet que nous puissions avoir des chances de tenir la résolution dans le temps. Pour cela, restons modestes, ne mettons pas la barre trop haute ! Sinon, nous allons nous décourager et finalement, ne plus tenir notre résolution. Se fixer des objectifs irréalisables est souvent une tentation sous apparence de bien. Sous prétexte de nous attirer vers le bien, le démon nous donne des objectifs dont le but est de nous arrêter dans la pratique du bien car il sait que nous n’y arriverons jamais…: « Monsieur l’abbé, je prends la résolution de réciter mon rosaire tous les jours pour honorer la Sainte Vierge ». « C’est très bien, mais dites-vous votre chapelet quotidien ? ». « Non monsieur l’abbé ». « Alors, vous n’y arriverez pas. Commencez déjà par dire deux dizaines par jour. Puis trois. Puis quatre. Ensuite, récitez votre chapelet quotidien. Enfin, si cette bonne habitude est prise, alors nous allons voir si vous pouvez prendre cette résolution ! ».
- Qu’elle soit l’objet de notre examen de conscience quotidien : cette pratique est essentielle pour tenir notre résolution. Elle nous permet de faire le point sur notre progression spirituelle sous le regard de Dieu. Si nous n’avons pas réussi à garder notre objectif, un bon acte de contrition nous attirera le pardon de Dieu et un bon acte d’espérance nous redonnera le courage nécessaire pour nous refixer sur notre objectif le lendemain. Si nous avons réussi à tenir notre résolution, alors l’examen de conscience se transforme en action de grâces dans lequel nous remercions Dieu de sa protection et nous lui demandons la persévérance. L’action de grâce nous maintient alors dans l’humilité et dans la vérité vis-à-vis de Dieu.
A l’aube de la rentrée, ayons le courage de prendre une bonne résolution. Elle sera le chemin de l’année qui nous mènera tout droit vers le Ciel !
Abbé de Sivry, Supérieur du District Benelux