Mot du Supérieur pour avril 2025: L'école catholique, source des vocations

La prière est un grand moyen d’obtenir des vocations. [article mois de mars] Ce moyen spirituel est à la portée de tous et d’une très grande fécondité. Mais il y a plus. Écoutons notre fondateur, Monseigneur Lefebvre : « Les écoles, vraiment libres de toute entrave afin de dispenser une éducation vraiment chrétienne à la jeunesse, seront encouragées et éventuellement fondées par les membres de la Fraternité. » Pourquoi ? Parce que « c’est d’elles que sortiront les vocations et les foyers chrétiens ». Autrement dit, selon lui, l’école catholique est l’un des terreaux les plus favorables pour répondre à l’appel de la vocation.
Nous sentons bien l’expérience de celui qui fut missionnaire au Gabon et délégué apostolique pour toute l’Afrique francophone : pour que les conversions persévèrent, il faut des prêtres. Et pour avoir des prêtres, il faut des écoles et des écoles véritablement catholiques, c’est-à-dire une école dans laquelle « tout l’enseignement, toute l’ordonnance de l’école, personnel, programmes et livres, en tout genre de discipline, soient régis par un esprit vraiment chrétien sous la direction et la maternelle vigilance de l’Église, de telle façon que la religion soit le fondement et le couronnement de tout l’enseignement, à tous les degrés, non seulement élémentaire, mais moyen et supérieur » (Pie XI, encyclique Divini Illius Magistri).
Pourquoi l’école catholique est-elle ce lieu privilégié où éclosent plus facilement les vocations ? Parce qu’elle forme l’intelligence des enfants à la lumière des vérités naturelles et surnaturelles. Elle donne à l’enfant la sagesse, autrement dit la capacité de connaître et de hiérarchiser le savoir. Et précisément, « le propre du sage est d'ordonner », écrit Aristote au début de sa Métaphysique. L’enfant met ainsi la connaissance à la lumière de la foi. Il prend de la hauteur sur les merveilles de la nature, sur l’histoire des hommes, sur la diversité des techniques et des langages : « La justice et la raison exigent que nos élèves trouvent dans les écoles non seulement l’instruction scientifique, mais encore des connaissances morales en harmonie, comme nous l’avons dit, avec les principes de leur religion, connaissances sans lesquelles, loin d’être fructueuses, aucune éducation ne saurait être qu’absolument funeste » (Léon XIII, 8 décembre 1897, encyclique Affari Vos). Nourrie par cette sagesse, sa connaissance de Dieu grandit et, avec elle, un idéal de vie. Il comprend alors davantage la finalité de toute vie humaine et souhaite consacrer la sienne à ce qui lui parait l’essentiel : le service de Dieu. Toute vocation est l’expression d’un idéal de vie chrétienne qui a mûri avec la connaissance de Dieu.
L’école catholique apprend également l’esprit critique qui n’est autre que la capacité de juger. Il donne les clefs de lecture qui permettent de mettre toute chose en perspective par rapport à l’éternité et aux principes immuables de la doctrine catholique. L’école prépare ainsi l’âme à diriger les autres ou à les conseiller. Pourquoi tant de personnes viennent-elles trouver telle âme contemplative dans l’obscurité du couvent pour trouver une réponse à une situation difficile, à un combat personnel, à un choix déterminant ? Pourquoi trouvons-nous refuge chez ces âmes cachées ? Parce qu’elles sont de Dieu et ont une sagesse qui n’est pas de la terre, mais du ciel.
L’école catholique relaie l’éducation des parents chrétiens. Elle encourage la pratique de la vertu. Celle de religion par une vie spirituelle bien réglée par le cadre de l’école : prière avant et après le cours, messe, réception régulière des sacrements, règlement de l’école qui n’est autre que la pratique concrète de la justice et de la charité. La fidélité au devoir d’état par le travail et les fonctions propres de chacun ; la piété filiale par le respect de l’autorité ; le dévouement par l’esprit de service ; l’amitié et la charité envers tous.
L’école catholique permet à l’enfant de connaître concrètement ce qu’est une vocation. Il voit le prêtre dans son quotidien de directeur, de professeur, d’éducateur et de médiateur entre Dieu et lui ; il côtoie la religieuse et goûte l’influence de sa maternité spirituelle. Comment ne pas se poser la question de la vocation lorsque l’on partage le quotidien des âmes consacrées et dévouées ? Chaque vocation est une histoire. Mais nombre d’entre elles doivent leur entrée dans la vie sacerdotale ou religieuse à l’exemple d’une âme consacrée à laquelle on s’est identifiée. Cela n’est possible que par l’école catholique.
Aussi, encourager, fonder, développer l’œuvre scolaire est primordial pour voir éclore de nombreuses vocations. Notre district a la joie de voir une école se fonder au prieuré d’Anvers. Deo gratias ! Nous prions pour elle, celle de Bruxelles et toutes celles que la Providence nous aidera à créer pour sa gloire et l’éveil de nombreuses vocations !
Que saint Joseph vous bénisse !
Abbé de Sivry, Supérieur du District Bénélux