Mot du Supérieur pour février 2025: Réflexions sur le manque de vocations

Source: District de Belgique - Pays-Bas

Dans sa dernière Lettre aux Amis et Bienfaiteurs, Notre Supérieur Général annonce une croisade de prières pour obtenir de nombreuses vocations sacerdotales et religieuses : « Durant toute cette année jubilaire, qui s’ouvrira le 24 décembre et s’achèvera le 6 janvier 2026, faisons monter au Ciel une supplication continuelle de chapelets fervents pour les vocations. Nous n’en tiendrons pas le compte, nous ne voulons pas en limiter le nombre ; mais nous comptons sur l’engagement de tous et de chacun pour consacrer cette Année Sainte à la récitation féconde du rosaire. Nous comptons en particulier sur la prière des enfants de nos familles et de nos écoles, ainsi que sur leurs sacrifices ; et nous prions instamment leurs éducateurs de tout mettre en œuvre pour aider ces enfants à s’y montrer généreux. »

C’est un appel à l’engagement de chacun pour ce qui a toujours été la première préoccupation de l’Église : « La moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Luc, X, 1-9)

L’Église manque en effet cruellement de vocations, le nombre de prêtres diminue chaque année, les couvents et monastères ferment en grand nombre. Et notre chère Fraternité stagne un peu dans le nombre de ses vocations si bien que le nombre de prêtres n’augmentent pas en proportion du nombre de fidèles. Pourtant, nos jeunes gens issus de la Fraternité ont généralement la grâce de recevoir régulièrement les sacrements, de côtoyer des prêtres, de bénéficier d’une vie chrétienne encouragée par les familles. Pourquoi n’y-a-t-il donc pas un plus grand nombre de vocations ?

Voici quelques pistes de réflexion qui ne prétendent pas être exhaustives ! 

Si nous réfléchissons en effet sur les principaux obstacles à l’éclosion d’une vocation chez nos jeunes, nous pourrions proposer ces quelques hypothèses : 

 

  1. Facteurs personnels 
  • Vie de prière et pratiques sacramentelles irrégulières chez le jeune : le chapelet est rarement récité et les confessions souvent trop espacées. La vie spirituelle est finalement assez tiède. 
  • L’usage d’internet sur le smartphone. Lorsqu’il n’est pas contrôlé, il met le jeune en danger de visions (souvent accidentelles) de contenus immoraux et lui donne ainsi des difficultés en matière de pureté. Mais l’un des dangers les plus malicieux est cette grande paresse intellectuelle qu’il engendre. Le jeune n’a alors plus goût à l’idéal de sainteté et détourne sa volonté de l’effort.
  • La perte du sens de l’engagement : les jeunes ont de la difficulté à s’engager dans des services gratuits à la maison ou dans le cadre des œuvres paroissiales. S’ils s’y engagent, ils ont de la difficulté à persévérer dans l’adversité. 

     

  1. Facteurs sociaux
  • L’installation confortable de nos prieurés et de nos chapelles atténue la ferveur et peut laisser la place à une certaine routine de vie spirituelle : messe dominicale et confessions machinales.
  • L’impression de la crise de l’Église se fait moins ressentir avec nos œuvres bien en place et des prêtres à disposition. Le jeune ne se pose plus la question de la nécessité de la vocation, du salut des âmes qui ne connaissent pas la foi et qui ne bénéficient pas de la grâce des sacrements. 

     

  1. Facteurs éducatifs
  • Le sujet de la vocation n’est pas suffisamment abordé en famille ou par les prêtres. 
  • Le danger que représente la révolution numérique n’est pas toujours bien perçu par les éducateurs. Ils ne se rendent pas toujours compte des conséquences morales, intellectuelles, psychologiques et physiques d’internet incontrôlées chez nos jeunes très au fait du numérique et qui savent mieux l’utiliser que les parents. Pour le meilleur… et pour le pire ! 
  • Un découragement des éducateurs face à la pression exercée par les enfants sur l’usage du smartphone et d’internet. De guerre lasse, on cède. 
  • L’éducation à la pureté qui n’est pas réellement effectuée. Le jeune manque de maturité affective. 
  • La différence éducative se creuse entre nos familles et nos cousins, oncles, tantes, grands-parents ou amis. Cette différence est la cause de mauvaises influences sur nos jeunes.
  • L’absence d’écoles accessibles et véritablement catholiques. 

Quelques pistes de réflexion à discuter entre nous et… en famille ! À dessein, le tableau est plutôt sombre parce que nous n’abordons qu’un aspect du problème. Après avoir opérer ce constat, il faut maintenant aborder la question des moyens pour voir grandir le nombre de nos vocations. Car, il est édifiant de constater également le courage de nos familles. Gardons donc l’espérance ! 

Que saint Joseph vous bénisse!

Abbé de Sivry, Supérieur du District Bénélux