Mot du Supérieur pour mai 2025: Le service de l'autel et l'appel à la vocation

Source: District de Belgique - Pays-Bas

La sainteté de Joseph, époux de Marie, est grande parce qu’il reçut de Dieu une mission extraordinaire : être le père protecteur du Verbe incarné et l’époux de la Mère de Dieu. Nulle créature ne fut si proche du principe de toute grâce et de la médiatrice universelle. Or, plus nous sommes proches d’une cause, plus nous recevons de son effet. Plus nous nous approchons du feu, plus nous recevons de sa chaleur. C’est dire combien Joseph bénéficia de l’influence surnaturelle de l’auteur de toute grâce et de celle qui est médiatrice universelle. Sa charité ne fit ainsi que croître, tout comme sa sagesse par laquelle il pénétra en profondeur le mystère de l’Incarnation rédemptrice. Il vécut dans l’intimité de Jésus et de Marie, les servant pendant trente ans dans l’humble foyer de Nazareth. Il fut attentif à leurs besoins, aux détails du quotidien et les entoura de sa paternelle affection. C’est la joie de Joseph, même au milieu des épreuves de la vie de famille.

À l’exemple de saint Joseph, nous pouvons dire qu’il n’y a pas de plus belle mission que celle de servir Notre Seigneur sur terre, car plus nous sommes proches de Lui, plus nous recevons de Lui. Or, qu’est-ce qui sur terre nous rapproche le plus du service de Jésus-Christ si ce n’est le service de l’autel.

En effet, à l’autel, l’enfant de chœur sert Jésus-Christ dans la personne du prêtre. Sa fonction est noble car il coopère activement à ce qui est la plus belle des œuvres : le Saint-Sacrifice de la messe.

Servir le prêtre à l’autel, c’est servir le Christ, car le prêtre est un « autre Christ ». Si grande est cette fonction que l’Église, épouse du Christ, en codifie tous les détails. Comme Rebecca instruisant Jacob, la Sainte Église connait la manière dont il faut honorer son époux et attirer ainsi les grâces dans nos âmes. Ses règles sont saintes et donnent le sens de la grandeur de Dieu à l’enfant. Elles lui inculquent les gestes à observer : génuflexion, encensement, inclination, silence et recueillement. La liturgie perfectionne et enracine les vertus de foi et de religion. 

L’enfant de chœur prépare la matière du sacrifice. Il apporte le vin qui deviendra le sang de Notre Seigneur. Il donne au prêtre la goutte d’eau qui permet au peuple chrétien de s’unir à la prière rédemptrice du Sauveur. Puis, il est là à côté du prêtre au moment où celui-ci prononce ces paroles ineffables : « ceci est mon corps, ceci est mon sang ». L’enfant de chœur est le témoin de la grandeur du sacerdoce du Nouveau Testament. Il est le témoin de ces paroles par lesquelles le prêtre se dépersonnalise pour ne faire plus qu’un avec le Souverain Prêtre, Notre Seigneur Jésus-Christ.

Au pied de l’autel, l’enfant pénètre dans l’intimité de la présence de Dieu. Dans l’Ancien Testament, seul le grand prêtre entrait une fois par an dans le Saint des Saints offrir le sacrifice d’expiation pour les péchés. L’enfant de chœur entre dans le sanctuaire où habite le Verbe de Dieu. Dans cette intimité, l’enfant reçoit des grâces par lesquelles il saisit intuitivement le mystère de l’Amour de Dieu renouvelant son offrande sur l’autel. Il est au pied de la croix avec la Bienheureuse Vierge Marie et saint Jean. Au moment de l’élévation, la source féconde du sang de Notre Seigneur se déverse sur son âme pour la purifier et l’élever jusqu’à lui.

Comment ne pas comprendre ou sentir la grandeur de ce qu’est un prêtre lorsqu’on le sert à l’autel ? Comment ne pas se sentir attirer par cette dignité ? Oui, nous le savons : « Nul ne s'arroge cette dignité ; il faut y être appelé de Dieu, comme Aaron. Ainsi le Christ ne s'est pas élevé de lui-même à la gloire du souverain pontificat, mais il l'a reçue de celui qui lui a dit : " Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui "; comme il dit encore dans un autre endroit : " Tu es prêtre pour toujours selon l'ordre de Melchisédech. » (Hébreux : V, 4-6). Cependant, le service liturgique n’est-il pas un moyen efficace d’ouvrir l’âme de l’enfant à l’appel de Notre Seigneur Jésus-Christ ? 

La liturgie donne le sens de la grandeur et de la beauté du sacerdoce. Nombreux sont ceux qui ont reçu l’appel et le désir du sacerdoce au contact de la liturgie.

Nous avons la chance d’avoir de beaux sanctuaires dans le district. Que les parents encouragent donc leurs garçons au service de messe ! Ce sera l’aube d’une moisson de vocations qui exerceront à leur tour les fonctions saintes « in persona Christi ». Pour le salut du monde !

Abbé de Sivry, Supérieur du District Bénélux