Mot du Supérieur pour mars 2025: La prière, moisson de vocations

Dans sa dernière lettre aux amis et bienfaiteurs, Notre Supérieur Général lance une croisade de prières pour obtenir de nombreuses vocations sacerdotales et religieuses tant il est vrai que nous manquons de vocations. Lors de notre précédent éditorial, nous avions ouvert quelques pistes de réflexion sur les causes du manque de vocations.
Voyons maintenant quelques moyens de les susciter. Cette étude sera l’objet de plusieurs éditoriaux.
Mais avant d’aborder cette question, disons quelques mots de la vocation. La vocation est un appel mystérieux de Notre Seigneur Jésus-Christ à une âme pour l’élever à une dignité particulière : celle de prêtre, de religieux ou de religieuse. Elle est une invitation à entrer dans son intimité pour une mission précise au sein de son Corps Mystique. L’âme appelée est ainsi retirée du monde pour exercer une fonction essentiellement surnaturelle : le sacerdoce, la vie contemplative, l’œuvre du salut des âmes. La manière dont Notre Seigneur appelle une âme est variée. Chaque vocation a sa propre histoire. Dans l’évangile, l’appel de saint Matthieu n’est par exemple pas le même que celui de saint Pierre ou de saint André. Lisons ce dernier : « Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. » (Math. IV, 18-19). Cet appel est ici un choix de Notre Seigneur par lequel il sort ces âmes de leur condition et du monde pour les faire entrer dans son intimité : elles seront prêtres et apôtres. Ce choix est une grâce. Il n’est le fruit ni d’une sainteté particulière ni d’un mérite quelconque. Il en est ainsi de toute vocation.
Encore faut-il que l’âme réponde favorablement à l’appel du Christ ! Tout l’enjeu est là : faire en sorte que la personne accepte ce regard particulier de Dieu sur elle, regard par lequel il demande de le suivre. Nous connaissons le refus du jeune homme riche de suivre le Christ sur le chemin de la perfection. La conclusion de Notre Seigneur est sans appel : « Qu’il est difficile à un riche d'entrer dans le Royaume des Cieux ! » (Math. XIX, 23). L’objet de la prière pour obtenir des vocations est donc double : susciter l’appel divin et obtenir que l’âme appelée y réponde généreusement.
Quels moyens la sainte Église encourage-t-elle donc pour disposer les âmes à l’appel divin ? La prière.
« La moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Luc. X, 1-9). Notre Seigneur est très clair : le moyen principal par lequel Dieu donne des vocations est la prière. Dieu n’accorde cette grâce que si nous la lui demandons. Bien plus, dans sa Providence, Dieu ne peut refuser cette grâce qu’il veut nous octroyer par ce moyen. Prier est donc le seul recours efficace que nous ayons pour obtenir des vocations. Elle plaît à Dieu car elle est un acte de foi au sacerdoce et à la vie religieuse. Elle est un acte d’humilité car elle est la reconnaissance que nous ne pouvons rien faire sans la grâce transmise par le prêtre et l’âme religieuse. Elle est un acte d’espérance car elle répond à cette demande du Christ et elle a la certitude de son accomplissement. Que chacun prie donc pour que nous recevions une moisson abondante d’ouvriers divins !
Dans ce devoir de prière, les familles sont en première ligne. Quel est en effet le rôle des familles ? Disposer l’âme de l’enfant à répondre favorablement à l’appel du Christ. Rien de plus mais rien de moins. Et lorsque une famille obtient la grâce immense d’avoir une vocation, que les parents se souviennent de ces paroles de l’Enfant-Jésus à Marie et à Joseph : « Ne savez-vous pas qu’il me faut être au service de mon Père ? » (Luc. II,49) A cet instant, ils doivent répondre « fiat », à l’exemple de Marie qui s’est unie au sacerdoce de son Enfant et en a accepté le prix. Pour les parents, le sacrifice de la séparation peut être dur. Mais qu’ils se rappellent que leur enfant doit d’abord être au service de Dieu. Il doit tout quitter pour suivre cet appel divin. Que de grâces reçues dans une famille par une vocation !
Sans prière, il est rare de voir une vocation éclore dans un foyer. Alors qu’une famille où l’on prie régulièrement est une famille où règne la grâce et la présence de Dieu : « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Math. XVIII, 20). Quand elle est bien faite, la prière fait entrer chaque membre de la famille dans l’intimité du Christ. Au contact de Celui qui est Charité, l’âme de l’enfant est enflammée par l’amour de Dieu. Le terreau est alors favorable à écouter l’appel divin et il sera bientôt fertile. Que chaque famille prie le matin pour se recommander à Dieu. Qu’elle prie le soir au pied de Jésus et de Marie pour recevoir d’eux le pardon. Qu’elle prie pour retrouver la paix et enraciner la charité, qui est le lien de toute perfection.
Une bonne habitude familiale est le chapelet quotidien. Ce n’est certes pas le propos d’en montrer tous les fruits dans le foyer mais disons que c’est sans doute la prière la plus efficace pour répondre à la vocation. Cette dévotion à la Mère de Dieu est essentielle pour obtenir des vocations : Marie, médiatrice de toutes grâces, aime en effet former les âmes religieuses et sacerdotales comme elle a formé en son sein le corps de Notre Seigneur. Elle qui a répondu si promptement à l’appel de Dieu par son « fiat » donne la grâce d’entendre et d’accepter la volonté de Dieu. Elle qui est abondante dans ses richesses accordera de nombreuses vocations dans le foyer qui seront gages de son salut.
Le temps est donc à la Croisade de prières pour susciter de nombreuses vocations dans nos rangs. Que chacun prenne ce combat au sérieux ! Il en va de l’édification de l’Église et du salut des âmes.
La prière est notre meilleure alliée. Utilisons-la chaque jour !
Nous aborderons dans le prochain éditorial, d’autres moyens de susciter des vocations.
Que saint Joseph vous bénisse!
Abbé de Sivry, Supérieur du District Bénélux