Nouvelles modalités du synode
A qui profiteront les nouvelles modalités du synode ?
Les travaux du 2e synode sur la famille ont commencé le 5 octobre pour une durée de trois semaines.
270 pères synodaux participent à cette assemblée : 42 membres ex officio, 183 élus essentiellement par les conférences épiscopales du monde entier, et 45 nommés par le pape personnellement. Parmi les pères synodaux (cardinaux, évêques, prêtres et religieux), 54 proviennent d’Afrique, 64 d’Amérique, 36 d’Asie, 107 d’Europe et 9 d’Océanie. Outre les 270 pères synodaux, le synode réunit 24 experts, 51 auditeurs et auditrices, 14 représentants de diverses confessions chrétiennes. 18 couples participent à ce synode, essentiellement parmi les auditeurs.
Ces travaux à huis clos se déroulent cette année selon des dispositions nouvelles. Alors que jusqu’à maintenant, le travail en groupes linguistiques (circuli minores) n’avait lieu qu’en deuxième partie de synode, après une première partie de séances plénières, la présente assemblée se répartit en treize groupes, dès le début. La discussion s’articule à partir des trois thèmes du document de travail (instrumentum laboris), traités l’un après l’autre au fil des trois semaines de l’Assemblée : 1. L’écoute des défis sur la famille, 2. Le discernement de la vocation familiale, 3. La mission de la famille aujourd’hui. Les participants se réuniront ainsi en carrefours linguistiques à 13 reprises, et les interventions en assemblée plénière seront réduites à trois minutes. Contrairement à l’an dernier, il n’y aura pas de rapport intermédiaire, objet de vives controverses lors de la précédente assemblée. Selon plusieurs observateurs, ces nouvelles dispositions ont été adoptées précisément pour éviter les oppositions trop voyantes entre les diverses tendances.
Malgré toutes ces précautions, les derniers jours du synode s’annoncent très délicats. Un projet de rapport final sera présenté en assemblée plénière le 22 octobre. Les pères synodaux pourront y réagir et remettre des observations par écrit. Une nouvelle version leur sera présentée le 24 octobre avant un vote qui doit avoir lieu le jour même. Les participants devraient se montrer très attentifs à la prise en compte de leurs remarques par le comité chargé de rédiger ce rapport, d’autant plus que, parmi les dix pères synodaux choisis par le pape François pour ce comité, on compte plusieurs de ses proches.
A l’avant-veille du synode, le 2 octobre, le cardinal Lorenzo Baldisseri (sur la photo), secrétaire général de cette institution, a reconnu pudiquement l’existence de « turbulences sur certains sujets », sans citer la question de l’accès à la communion des divorcés remariés. « Le pape aura le dernier mot », a-t-il affirmé, sans indiquer avec certitude que cette assemblée donnera lieu à une Exhortation apostolique de la main du pontife, comme par le passé.
Dans le National Catholic Register du 29 septembre, le vaticaniste américain Edward Pentin rapporte les propos du Professeur John Rist, spécialiste en patristique et contributeur à l’ouvrage Demeurer dans la Vérité du Christ (Artège), publié l’an dernier pour contrer les propositions progressistes du cardinal Walter Kasper : l’adoption de ces nouvelles règles ne se traduirait pas seulement par « un dénouement fâcheux, mais l’absence de publicité (pas de rapport intermédiaire) permettrait à des comptes rendus totalement trompeurs de circuler – y compris à l’intention du pape – pratiquement en toute impunité ».
(Sources : La Croix/apic/NCR/trad. benoitetmoi – DICI n°322 du 09/10/15)