Trémerius, le pèlerin de Rome

Nous rendre à Rome ! Quelle destination exaltante ! La perspective d’arborer quelques jours l'antique capitale du prestigieux empire romain, de déambuler dans ses ruelles chargées de récits légendaires, d’arpenter les allées majestueuses de ses jardins impériaux ombragés par des arbres multi séculaires, de flâner sur ces places populeuses ornées de célèbres fontaines … voici une motivation séduisante pour tout amateur de beauté et d'histoire ! 

La cité aux sept collines, unique par la richesse et l’élégance de ses monuments, revêt pour nous, fils et filles de la Sainte Eglise par le baptême, un aspect encore plus enthousiasmant " O heureuse Rome " chante l'hymne aux saints apôtres Pierre et Paul " Toi qui a été consacrée par la pourpre précieuse du sang de ces deux princes ! Non par ta beauté, mais par leur mérite, tu surpasses toutes les cités du monde". 

Si nous nous préparons à entreprendre ce pèlerinage en août sous l’égide de la Fraternité St Pie X, ce n'est pas uniquement pour savourer des « gelati » sous le soleil éclatant de la ville éternelle, mais c'est pour savourer, goûter et apprécier un parfum plus suave : celui de la grâce propre à Rome que Louis Veuillot a découvert il y a un siècle en se rendant lui-même dans la Cité de Saint Pierre et qu’il nommait " le parfum de Rome". C'est l'enivrement de ce parfum de grâce, qu'on ne peut goûter qu'à Rome durant l'année Sainte, et qui, tel un doux jasmin, pénètre au plus profond de l'âme chrétienne, ravivant sa foi quelque peu ternie par le souffle du libéralisme ambiant. 

Apprécier cette fragrance de Rome n'est pas à la portée de tous. Cela exige de notre part deux dispositions : La grâce sanctifiante essentielle pour recevoir tout don surnaturel et la volonté de rechercher Dieu en toute chose, fruit propre du cinquième mystère joyeux. En ce Temps de l’Épiphanie, nous trouvons une superbe illustration de cette seconde disposition du pèlerin chez les rois mages. En effet, après la découverte de l’étoile, ils n’ont pas hésité à interrompre leurs études captivantes, à délaisser leurs luxueux palais, et à s’exiler loin de leur terre pour rencontrer l’unique vrai Dieu. En récompense de leur foi et de leur renoncement, la Divine Providence les a comblés au-delà de toute espérance en leur permettant de contempler le Verbe Incarné, créateur et sauveur du monde dans la petite bourgade de Bethléem.  

De nos jours, nous invoquons toutes sortes de prétextes pour ne pas nous rendre à ce pèlerinage : c'est trop onéreux ! C’est trop épuisant ! C’est trop compliqué ! ... En vérité, ces parades émanent du vieil homme qui toujours refuse de délaisser son confort, de changer ses habitudes et de renoncer à ses caprices pour atteindre un bien supérieur. Les rois mages n’auraient vraisemblablement pas trouvé Dieu s’ils avaient écouté ces mauvais arguments. A notre tour suivons leur exemple pour trouver Dieu là où Il nous attend. 

Car Dieu le Père nous attend dans la Cité aux mille églises. Dans l’ombre de ces superbes édifices de la foi catholique, au cœur de ces sanctuaires de marbre et d’or, devant ces précieux reliquaires sacrés, Il attend nos âmes pour les combler de sa grâce toute spéciale.

Notre-Seigneur Jésus-Christ nous attend le matin du mardi 19 août 2025 dans la basilique Sainte Croix de Jérusalem. Il nous manifeste ainsi Sa divine volonté au milieu des exigences du calendrier et des aléas des autorisations. Il veut tout d’abord que nous honorions les plus belles reliques de Sa Passion pour nous ancrer solidement à son Sacrifice, seule source des biens de la sainte Eglise. 

Notre Dame nous attend à Sainte Marie Majeure pour nous accompagner et nous guider tout au long de ce voyage sacré. Cette visite du plus beau palais de celle que l’on invoque sous le doux titre de « Porte du Ciel » fera l’objet de notre prochain article.

Ce même jour, la Divine Providence nous attend dans trois basiliques mineures :

• Sainte Praxède, bâtie en l’honneur de cette vierge du deuxième siècle qui consacra ses richesses à aider les pauvres chrétiens persécutés ;
• Saint Pierre aux liens, qui contient les chaines de Saint Pierre lorsqu’il fut emprisonné à Jérusalem ;
• Saint Laurent hors les murs, qui abrite la tombe du célèbre diacre qui a été martyrisé au troisième siècle lors de la persécution de Valérien.

Ces trois sites seront étudiés ensemble et en détail dans notre second article.

Le Saint Esprit nous attend le matin du mercredi 20 août 2025, pour embellir le temple de notre âme pendant la grand-messe solennelle qui sera célébrée dans le parc du Colle Oppio. Nous n’aurons pas de basilique car on n’a, dit-on « plus le droit » de célébrer publiquement à Rome dans le rite authentique de la Sainte Eglise Catholique romaine ! Mais qu’à cela ne tienne ; l’Esprit Saint nous a jugés dignes de suivre les pas de la Sainte Famille et, à l’instar d’une grotte, il nous a trouvé ce jardin situé sur les ruines des thermes de Trajan non loin des vestiges de la célèbre « Domus Aurea » de Néron.  Les Cyprès gigantesques serviront de colonnes et l’ombrage des chênes séculaires servira de voûte à ce temple provisoire qui surplombe le Colisée, là où des millions de martyrs ont offert le sacrifice de leur vie au nom de Jésus-Christ…

Saint Jean Baptiste et Saint Jean l’Evangéliste nous attendent l’après midi de ce même jour dans la majestueuse basilique majeure du Latran. Cette visite constituera le contenu de notre troisième article.

Saint Pierre, le premier pape, nous attend le matin du jeudi 21 août 2025 dans la célèbre basilique construite sur le lieu même de sa sépulture. Cette basilique majeure sera traitée en détail dans notre quatrième article. 

Enfin, le même jour, saint Paul, l’apôtre des nations, nous attend dans la basilique majeure construite non loin du lieu de son martyre. Cette visite sera le sujet de notre cinquième et dernier article.

C’est décidé : nous nous rendrons donc tous à Rome du 19 au 21 août, pour participer à ce pèlerinage de l’année sainte 2025 !

Nous nous y rendrons avec une foi ardente, afin de profiter pleinement des grâces de cette année jubilaire, en franchissant dignement le seuil des portes saintes des quatre grandes basiliques.

Nous nous y rendrons avec une espérance renouvelée, nous rappelant que de nombreux chrétiens ont reçu ces grâces en pèlerinant vers ces mêmes lieux, animés des mêmes dispositions du désir de trouver Dieu, d'humilité et de générosité.

Nous nous y rendrons avant tout avec une grande charité surnaturelle, l’âme purifiée par le sacrement de pénitence et vivifiée par la Sainte Eucharistie.

Pleins de ce bel enthousiasme nous espérons que la divine Providence nous jugera dignes de savourer à notre tour ce parfum de la Ville éternelle, parfum surnaturel qui pénètre l’âme, ainsi qu’une eau profonde. 

Trémerius, le pèlerin de Rome.