Vincent Lambert : l’espoir s’amenuise, mais ses amis tiennent bon
Le Conseil d’Etat a finalement validé l’arrêt des soins concernant Vincent Lambert. Les avocats du jeune homme plongé depuis dix ans dans un état pauci-relationnel ont décidé la saisine de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), l’ultime recours afin de sauver la vie de leur client.
La décision de cesser l'alimentation et l'hydratation artificielles de Vincent Lambert, tout en mettant en place un protocole de sédation profonde et continue, avait été validée le 31 janvier 2019 par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne).
Pourtant, dans le même temps, l’expertise médicale sur laquelle s’étaient appuyés les magistrats, se voyait contestée par 55 médecins en charge des personnes dans des états semblables.
Le 24 avril 2019, le Conseil d’Etat a donné raison au tribunal administratif de Châlons, condamnant à mort Vincent Lambert, et signifiant par là « aux personnes handicapées que leur vie n’a aucune valeur aux yeux de la société », comme l’explique Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune.
A la suite de la décision du Conseil d’Etat, les avocats de la famille Lambert ont décidé de jouer leur va-tout en saisissant la CEDH. Tant que cette dernière n’a pas rendu l’arbitrage final, « la décision de provoquer la mort de Vincent Lambert ne peut pas être exécutée », veulent croire les défenseurs du jeune homme.
Un avis que ne partage pas Nicolas Hervieu, spécialiste du droit européen et chargé d’enseignement à Sciences Po : « on est à un point de bascule potentiel », estime le juriste, pour qui « il n’y a plus d’obstacle juridictionnel qui empêcherait la mise en œuvre de l’arrêt des traitements ». Triste et scandaleuse perspective.
Derrière cet arrêté se cache une forêt. Le débat sur la légalisation de l’euthanasie, car c’en est une. Mais aussi la possibilité de prélever des organes sur des sujets dans cet état “végétatif”, ce qui représenterait des milliers de donneurs potentiels dans une situation où la demande est bien supérieure à l’offre. Le suicide assisté marquerait de nouveaux points. La question économique aussi, car les traitements palliatifs ont un coût et occupent des lits. Il ne faut pas oublier enfin la valeur emblématique, cette “exécution” ouvrirait les portes à d’autres transgressions.
Les amis de Vincent Lambert notent que, le jour même où la décision du Conseil d'Etat a paru dans les journaux, l'histoire d'une femme sortant du coma, après 27 ans, était diffusée "parfois même, en regard de l'article sur Vincent ". Le Parisien du 24 avril rapporte que cette femme originaire d'Abu Dhabi, plongée dans le coma à la suite d'un grave accident de voiture en 1991, a repris conscience en juin 2018.
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(Sources : AFP/Génèthique/Le Monde/Le Parisien - FSSPX.Actualités - 26/04/2019)