N° 144 - SOMMAIRE : Editorial : l'actualité de la Squadra Belge. La Squadra Belga : contribution de l'épiscopat belge à Vatican II. Spiritualité : retraite avec Saint Jean - J'ai soif. Catéchisme de Saint Pie X : la prière. Chroniques : Travaux à l'église Saint-Joseph ; le Prieuré.
L’actualité de la Squadra belge
Au Concile Vatican II, la presse italienne avait surnommé les évêques belges - la squadra belge - en raison de leur intense activité très efficace. En effet leur contribution aux innovations conciliaires a été grande, de concert avec leurs voisins des bords du Rhin : Hollandais, Allemands, Français et Suisses. Ce sujet prend un regain d’intérêt alors que le Souverain-Pontife a redit l’importance du Concile Vatican II et de ses réformes.
En effet, par le récent Motu proprio1 , Traditionis Custodes, le Pape François supprime, presque totalement, les mesures de ses prédécesseurs, en particulier celle de Benoît XVI2 , en faveur de la liturgie traditionnelle. L’usage du rite antique par les prêtres et l’accès aux fidèles est considérablement réduit. Car, explique le Pape3 , ces mesures précédentes, prises en réaction à l’opposition de Mgr Lefebvre, ont finalement été exploitées pour encourager les désaccords qui blessent l'Église et l'exposent au péril de la division. Aussi, par de nouvelles dispositions, le Pape veut empêcher d’instrumentaliser la messe traditionnelle pour rejeter la réforme liturgique, le Concile Vatican II, l'Église elle-même et de ses institutions.
Finalement, pour tenter d’enrayer l’intérêt croissant des prêtres et des fidèles pour la liturgie traditionnelle, reconnue comme l’expression adéquate de la foi, le pape se retranche sur une ligne déjà fixée en 1976 : « L’adoption du nouvel Ordo Missæ n’est certainement pas laissée à la libre décision des prêtres ou des fidèles. (…) Le nouvel Ordo a été promulgué pour prendre la place de l’ancien »4 .
Ce nouveau motu proprio, bouleversant à bien des égards, choque beaucoup de fidèles ; il provoque l’incompréhension et l’inquiétude.
Il est utile de préciser que Mgr Lefebvre a toujours affirmé et manifesté son union au Siège Apostolique, en la personne du Pape et des Evêques, fidèles successeurs des Apôtres. Et, refusant les différents sédévacantismes, il s’est aussi défendu des accusations de schisme. Sans jamais rejeter l’Eglise et ses institutions, il s’est opposé à l’esprit progressiste qui s’est manifesté au Concile Vatican II et qui a inspiré le nouvel ordre postconciliaire. Il en a dénoncé les réformes et particulièrement, le Novus-Ordo-Missae, comme nuisibles à l’Eglise, d’autant plus que ces nouveautés étaient couvertes par l’autorité suprême de l’Eglise5 . Mgr Lefebvre a pris très au sérieux l’influence du Concile sur la vie de l’Eglise, d’autant que, outre sa portée universelle, ce concile était revêtu d’une autorité démesurée. Le fondateur de la Fraternité Saint Pie X a clairement tracé la ligne de conduite à l’égard du Concile Vatican II dont le contenu est loin d’être un tout homogène et d’égale autorité en chacun de ses documents. Le Concile Vatican II s’est défini comme concile pastoral. C’est un acte de magistère non infaillible et susceptible par conséquent d'être influencé par l’esprit libéral. Il s'agit donc d'appliquer le critère de la Tradition aux divers documents du Concile, pour savoir ce qui est à retenir, ce qui est à éclaircir et, ce qui est à rejeter.
Pendant quatorze ans, depuis 2007, grâce à une certaine liberté liturgique, quoique limitée, l’intérêt des prêtres et des fidèles a grandi pour les trésors de la Tradition authentique de l’Eglise, sous toutes les latitudes, avec un regain de ferveur attirant beaucoup d’incrédules. Puisse alors être entendue la prière pour le Pape et l’évêque du lieu, dite à la messe afin que persiste cette liberté liturgique et que soit écoutée la détresse des catholiques désemparés par ces nouvelles mesures contre la messe tridentine.
Abbé Patrick Duverger, Supérieur du district du Benelux
[[{"fid":"149897","view_mode":"media_link","fields":{"format":"media_link","alignment":""},"type":"media","field_deltas":{"1":{"format":"media_link","alignment":""}},"link_text":"pqr144_ete_20121.pdf","attributes":{"class":"media-element file-media-link","data-delta":"1"}}]]
- 116 juillet 2021
- 2Motu Proprio Summorum Pontificum, libérant largement l’usage du missel traditionnel - 7 juillet 2007
- 3Lettre aux évêques accompagnant le motu proprio Traditionis Custodes - 16 juillet 2021
- 4Pape Paul VI au Consistoire des Cardinaux, 24 mai 1976.
- 5Cf. Pour-Qu’Il-Règne, n° 138, hiver 2019, sur les 50 ans du Novus-Ordo-Missae