La très Sainte Trinité

N° 156 - SOMMAIRE
- Editorial
- Vie spirituelle : La très sainte Trinité
- Sermon de Mgr Lefebvre à l’occasion de l’ordination de l’abbé Schmidberger
- Histoire : Sainte Lutgarde, la « Marguerite-Marie » belge
- Pédagogie : La prière des tout-petits
- Vie du prieuré - chronique - dates à retenir - carnet paroissial

« Être catholique romain, c’est aussi adhérer aux vérités de foi telles que celles-ci ont été enseignées et transmises par le pape et ses successeurs »

Editorial

Le sacrement de baptême nous incorpore à l’Église catholique, apostolique et romaine. Nous sommes ainsi devenus catholiques et romains par l’onction baptismale. Mais, qu’entend-on par romain ?

Cette expression nous rappelle tout d’abord la primauté de l’évêque de Rome, successeur de saint Pierre, sur l’Église universelle. Parler de la romanité, c’est donc faire référence à la constitution divine de l’Église. Lisons ce que nous enseigne le concile de Florence, avec la bulle Laetentur caeli du 6 juillet 1439 : « Nous définissons que le Saint-Siège apostolique et le pontife romain détiennent le primat sur tout l'univers et que le pontife romain est quant à lui le successeur du bienheureux Pierre, prince des apôtres, et a reçu de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans la personne de saint Pierre le plein pouvoir de paître, diriger et gouverner l’Église universelle ». Le concile Vatican I, dans la 4e session du 18 juillet 1870, avec la constitution Pastor aeternus, chapitre 3, reprend explicitement la définition du concile de Florence.

Il y a donc une conjonction entre le primat universel, c’est-à-dire le pouvoir de gouverner et d’enseigner, et le siège de Rome. Le pape est évêque de Rome comme l’enseigne le premier Concile du Vatican (session 4, chapitre 2) qui déclare : « Quiconque succède à saint Pierre dans cette chaire, obtient le primat de saint Pierre sur toute l’Église, conformément à ce que le Christ Lui-même a établi ». Léon XIII dans une lettre au cardinal Rampolla du 15 juin 1887 affirme que : « Ce n’est pas sans une volonté spéciale de Dieu que le bienheureux prince des apôtres Pierre a dirigé ses pas vers cette métropole de l’idolâtrie du monde, afin d’en devenir le pasteur et lui transmettre pour toujours l’autorité du suprême apostolat ». Saint Pierre et ses successeurs ne sont toutefois pas papes parce qu’évêques de Rome ; ils sont évêques de Rome parce que papes. L’évêque de Rome est donc successeur de saint Pierre et il est doté du primat sur toute l’Église. Être catholique romain, c’est reconnaître ce primat de l’évêque de Rome.

Mais il y a plus. Être catholique romain, c’est aussi adhérer aux vérités de foi telles que celles-ci ont été enseignées et transmises par le pape et ses successeurs. Autrement dit, être catholique romain, c’est croire que le Christ a confié le dépôt de la foi à saint Pierre et à ses successeurs. Nous sommes romains dans la mesure où nous adhérons intégralement au Credo tel qu’il a été gardé et transmis par saint Pierre et ses successeurs sur le siège de Rome.

Fidèles à l’enseignement traditionnel du magistère apostolique, nous sommes plus que jamais romains. Peut-être même plus que ceux qui sont dotés de l’autorité dans l’Église. Peut-on en effet  affirmer qu’ils sont romains, ceux qui donnèrent une redéfinition de l’Église au concile Vatican II avec l’expression du Subsistit ? Terme qui aboutit à la destruction radicale de la romanité : « ce changement de définition, dit monsieur l’abbé Gleize, est la raison profonde de ce que l’on peut observer de prime abord, dans la vie concrète de l’Eglise, bouleversée par la triple offensive de la collégialité, de la liberté religieuse et de l’oecuménisme.  La collégialité tente de détruire la romanité dans son être même, en détruisant le primat ; La liberté religieuse tente de la détruire dans son opération de gouvernement ; L’oecuménisme tente de la détruire dans son opération de magistère et de sanctification ».

Le 29 juin, nous fêterons saint Pierre et saint Paul qui ont arrosé Rome de leur sang. C’est d’ailleurs à ce titre qu’elle porte le nom de « Ville Éternelle ». Il nous faut plus que jamais réaffirmer notre attachement à l’Église catholique et romaine. Il faut nous dévouer plus que jamais à l’exaltation de la Sainte Église par notre fidélité à la foi et notre persévérance dans l’exercice de la charité missionnaire. Demandons ces grâces à saint Joseph, patron de l’Église !

Abbé Michel Poinsinet de Sivry
Supérieur du District de Benelux