
N°162 - SOMMAIRE
- Editorial
- Vie spirituelle : Le Carême : s’épanouir au Soleil de la Grâce!
- Dossier : Récollection du Tiers Ordre de la FSSPX à Ecône (3 septembre 1988) par Mgr Marcel Lefebvre
- Histoire : du petit garçon de Fosses aux fondateurs d’abbayes : la vie du bienheureux Hugues de Fosses (1093-1164)
- Pédagogie : L’esprit de sacrifice
- Vie du prieuré - chronique - dates à retenir - carnets paroissiaux
« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Prenez sur vous mon joug, et recevez mes leçons : je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes, car mon joug est doux et mon fardeau léger." » (Mt 11, 30).
Editorial
La Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ est un évènement historique. Il s’est déroulé dans le temps à Jérusalem, la veille du sabbat. Ce jour-là, par la croix, Notre-Seigneur Jésus-Christ a vaincu la mort et le péché. Il a détruit l’empire de Satan. Son oblation intérieure et extérieure a réparé et obtenu en justice notre rédemption. Il a restauré l’ordre et donné une gloire infinie à Dieu son Père. Pour autant la mort du Verbe incarné n’est-elle qu’un simple fait historique ? Non, c’est bien plus que cela. En effet, il nous faut toujours considérer les deux natures en la personne de Notre-Seigneur Jésus-Christ lorsque nous lisons l’évangile et plus particulièrement la Passion. Jésus est vrai homme et il est vrai Dieu. Par conséquent, tous ses actes ont une portée à la fois temporelle et éternelle. Ils traversent le temps et l’espace.
Ainsi, il n’est pas téméraire d’affirmer que la mort de Notre-Seigneur, le fait historique de la croix, perdure encore aujourd’hui. Il se renouvelle sans cesse de telle sorte que nous bénéficions actuellement de ses fruits. Par quel moyen ? Par les sacrements, en particulier celui de la pénitence. Le sacrement de la confession actualise en effet la passion de Notre Seigneur si bien qu’à chaque absolution, le sang de la croix est versé dans notre âme pour la purifier, la soulager et la fortifier. Au moment de ces paroles du prêtre : « je t’absous de tes péchés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », les fruits de la passion et de la mort du Fils de Dieu sont appliqués à notre âme. Nous sommes alors assurés du pardon de Dieu, nous avons la certitude d’être délivrés du joug du péché et de l’esclavage de Satan. La promesse passée de Jésus-Christ reste ainsi toujours efficace : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Prenez sur vous mon joug, et recevez mes leçons : je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes, car mon joug est doux et mon fardeau léger." » (Mt 11, 30).
La miséricorde de Dieu n’est pas abstraite. Sa puissance sur la mort et le péché ne sont pas théoriques. La reconquête sur l’empire de Satan n’est pas un rêve. Le sacrement de la pénitence est là pour nous le prouver à chaque instant. Il actualise avec certitude la victoire du Fils de Dieu. Se réalise alors cette prophétie du roi David : « le Seigneur a dit à mon Seigneur : " Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds. Le Seigneur étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Règne en maître au milieu de tes ennemis ! » (psaume 110, 1 et 2)
A l’approche de l’exercice de la Sainte Quarantaine, la sainte Église nous invite à méditer sur la Passion de Notre-Seigneur. Comprenons bien que la mort du Fils de Dieu n’est pas simplement un évènement passé. Il s’actualise et se renouvelle sans cesse pour moi chaque fois que je reçois l’absolution de mes péchés. Cette considération doit nous aider à acquérir les bonnes dispositions pour recevoir avec profit ce sacrement. Elle nous confortera dans la contrition, la confiance en la grâce de Notre-Seigneur et le ferme propos de prendre les moyens de ne plus offenser Celui qui est mort pour moi et par qui je suis sauvé. Faisons en sorte que la Passion du Christ ne soit pas vaine en nous mais qu’elle soit une victoire supplémentaire de la croix. L’ennemi de ce sacrement n’est pas tant le péché que l’indifférence de notre âme habituée à se confesser si bien qu’elle ne reçoit plus la grâce de ce sacrement dans les bonnes dispositions.
Fuyons bien cette tiédeur en recourant à la médiation de celle qui a contemplé la mort de son Enfant au pied de la croix, Notre-Dame des Sept Douleurs. Marie saura nous instruire sur la violence de la passion et sur le sang versé. Elle touchera notre âme de telle sorte que le Carême sera le départ d’une vraie conversion qui nous approchera sans cesse du Ciel !
Que saint Joseph vous bénisse!
Abbé Michel Poinsinet de Sivry
Supérieur du District de Benelux