N° 142 - SOMMAIRE : La Belgique, terre de l'Eucharistie. Le Très-Saint-Sacrement-de-Miracle à Bruxelles, depuis 1370. Miracle eucharistique à Bois-Seigneur-Isaac. Miracle eucharistique à Hasselt. Miracle eucharistique à Herentals. Miracle eucharistique à Middelbourg-Louvain. Retraite avec St Jean : la Passion du Christ. Catéchisme de Saint Pie X : Ecriture-Sainte et Tradition. Chronique du Prieuré.
La Belgique, terre de l’Eucharistie
L’actuelle Belgique est le théâtre de cinq miracles eucharistiques, sur un siècle à peine, de 1317 à 1412, sans oublier les révélations à Sainte Julienne du Mont-Cornillon (Liège). Elles ont abouti à la Fête-Dieu, célébrée à Liège dès 1246, puis étendue à toute l’Eglise par Urbain IV en 1264. A l’instar d’autres pays comme les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne ou la France, la Belgique est terre de l’Eucharistie.
Les circonstances de ces miracles ont pu s’estomper, être déformées et même oubliées. La critique hostile ou simplement rationaliste a multiplié les objections et les doutes pour les discréditer, tout au long des siècles et particulièrement en ces derniers. Mais malgré ces assauts du temps, le souvenir durable, associé le plus souvent à un culte solennel a traversé les siècles. N’est-ce pas une raison suffisante pour honorer, sans crédulité excessive mais avec grand respect, ces miracles comme des monuments cultivés par la mémoire chrétienne depuis des siècles ? Ces siècles où finalement l’on n’était pas moins « avancé » humainement qu’aujourd’hui mais certainement plus profond spirituellement que ne le sont les idolâtres du progrès moderne.
Ces miracles – en chacune de leur histoire – manifestent par un prodige particulier et humainement constaté que l’Eucharistie est le miracle permanent de l’Eglise catholique ici-bas. Ce miracle permanent – présence substantielle de Notre-Seigneur Jésus-Christ en personne par la transsubstantiation – n’est pas visible aux yeux corporels : « la vue, le toucher et le goût sont ici en défaut ; l’ouïe seulement rend sûre notre foi1 ». Seule la foi divine et surnaturelle donne accès au Mystère qu’est l’Eucharistie dans la consécration, à la messe. Jésus-Christ dans sa miséricorde a voulu, cinq fois en un siècle, ici en Belgique, manifester le « Mysterium fidei2 » par des miracles eucharistiques. Cinq fois, des phénomènes extraordinaires ont rappelé que l’Eucharistie n’est pas du pain ordinaire mais « ma chair pour la vie du monde3 » selon le mot même de Jésus.
En ces mois difficiles, où tant de catholiques ont été tenus loin de l’Eucharistie, par des restrictions parfois draconiennes pour accéder au Culte divin, il est bon, par ces évocations eucharistiques, de réconforter la foi en la présence réelle et substantielle de notre Grand-Maître et Seigneur en l’Eucharistie. Venite adoremus – venez adorez-Le présent au tabernacle de nos églises, venez recevez-Le dignement en la sainte communion, venez, aussi souvent que vous pouvez, participer au Saint Sacrifice de la Messe par quoi le Sauveur immolé et glorieux habite parmi nous : « Restez avec moi, Jésus, parce qu'il se fait tard et que le jour décline : la vie passe, la mort, le jugement, l'éternité approchent »4 .
Abbé Patrick Duverger, Supérieur du district du Benelux
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