Etats-Unis : Donald Trump nomme le catholique Brett Kavanaugh à la Cour suprême
Le juge Brett Kavanaugh serre la main du président américain Donald Trump
Le président des Etats-Unis Donald Trump a nommé Brett Kavanaugh à la Cour suprême, le 9 juillet 2018. A 53 ans, ce juge réputé comme étant un « catholique conservateur » siège depuis 2006 à la cour d’appel de Washington.
La presse démocrate américaine s’est inquiétée de cette nomination. Dans le Washington Post, on peut ainsi lire que « Brett Kavanaugh pourrait déplacer la Cour radicalement vers la droite. Le Sénat devrait faire attention ». Le New York Times est tout aussi inquiet : « Après Kavanaugh, le déluge ». Le quotidien new-yorkais estime que la nomination de Kavanaugh représente un véritable « tournant » sur les questions sociétales « comme l’avortement ». Ce « catholique revendiqué » pourrait rejoindre les juges conservateurs qui tentent d’annuler l’amendement Roe versus Wade qui concerne ce « droit » (de tuer l’enfant à naître. NDLR), « mais ce n’est pas encore très clair ». « Dans tous les cas », conclut le quotidien, « après Brett Kavanaugh, la politique concernant l’avortement ne sera plus jamais la même ».
Le Wall Street Journal tempère toutefois : « Contrairement à ce que clament les démocrates, rien ne prouve qu’il se dressera en pourfendeur du droit à l’avortement. » Le quotidien économique considère que pendant ses 12 années à la cour d’appel du district de Columbia, le juge est devenu un véritable « gardien » de la Constitution qui n’hésite pas à s’opposer au gouvernement « quand il estime que c’est nécessaire ».
Brett Kavanaugh s’était notamment fait connaître dans les années 90 en prenant part à la rédaction du rapport du procureur Kenneth Starr contre Bill Clinton, dont il avait recommandé la destitution, avant de devenir un proche conseiller de George W. Bush.
« La devise de mon lycée jésuite était ‘des hommes pour les autres’ », a témoigné Brett Kavanaugh lors d’une cérémonie à la Maison blanche. « J’ai essayé de vivre ce credo (…), je fais partie de la communauté catholique dynamique dans ma région », a-t-il ajouté. « Les membres de cette communauté ne sont pas d’accord sur beaucoup de choses, mais nous sommes unis dans notre engagement à servir ».
Il s’agit du deuxième poste vacant à la Cour suprême que le président Trump pourvoit. En 2017, il avait choisi le juge conservateur Neil Gorsuch. « En dehors des affaires de guerre et de paix, c’est la plus importante décision qu’un président puisse prendre », a déclaré Donald Trump, présentant la nomination d’un juge à la Cour suprême comme « l’une des responsabilités les plus solennelles du président ».
La nomination n’est toutefois pas définitive puisqu’elle doit encore être confirmée par le vote du Sénat. La bataille s’annonce serrée : les républicains n’ont qu’une courte majorité au Sénat (51 contre 49).
(Sources : cath.ch/rfi/les Echos – DICI n°375, août 2018)