Le Saint-Siège soutient l’abolition de la peine de mort
Mgr Paul Richard Gallagher s'exprimant à l'ONU.
Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats, a affirmé le 28 novembre 2018 que la peine de mort « ne peut jamais être justifiée comme hypothèse de la légitime défense », selon une dépêche de l’agence catholique italienne SIR du même jour.
Le prélat qui participait à une réunion internationale de ministres de la Justice organisée par la Communauté Sant’Egidio, a déclaré nécessaire de remplacer la peine de mort par des moyens « plus efficaces et moins brutaux ». Car si la peine capitale a longtemps été considérée comme « le moyen extrême mais légitime de protéger le bien commun », elle s’avère désormais contraire à l’humanité et à la miséricorde, a-t-il insisté devant les ministres. C’est la raison pour laquelle cette position s’inscrit dans « un développement positif de la pensée de l’Eglise catholique », a-t-il poursuivi.
Le 2 août dernier, le pape François faisait en effet inscrire dans le Catéchisme de l’Eglise catholique (CEC) que la peine de mort était « inadmissible » car elle blesse « l’inviolabilité et la dignité de la personne ». De plus, selon le CEC revu et corrigé, l’Eglise s’engage « de façon déterminée » à abolir la peine de mort « partout dans le monde ». La nouvelle formulation du Catéchisme de l’Eglise catholique, qui considère la peine de mort comme inadmissible, représente un « vrai progrès dogmatique », écrivait alors Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la Nouvelle évangélisation, dans L’Osservatore Romano. Selon l’archevêque italien, la nouvelle formulation du catéchisme, tout en étant « en continuité avec le magistère précédent », montre comment le dépôt de la foi doit être préservé mais aussi se situer dans une logique de progression. Le refus net et explicite de la peine de mort n’est donc pas contradictoire avec les précédents enseignements de l’Eglise, mais il en est au contraire un prolongement, un approfondissement. « La tradition est vivante par nature. Ceci est l’enseignement du Concile (…). La tradition, si elle n’est pas vivante, si elle n’est pas maintenue vivante par un magistère toujours vivant, comme le souligne la Constitution Dei Verbum, n’est plus la tradition », a ajouté Mgr Fisichella.
Déjà, le 11 octobre 2017, s’adressant aux participants à la rencontre organisée par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, le pape François déclarait que la peine de mort était « inhumaine », qu’elle « blessait la dignité personnelle », qu’elle était même « contraire à l’Evangile ».
Commentaire : Tous les philosophes, les théologiens et les papes qui ont soutenu la légitimité de la peine de mort, avant le souverain pontife actuel, ont-ils trahi l’Evangile ? – Premièrement, la vision du pape actuel représente une impiété à l’égard de toute la Tradition de l’Eglise, accusée d’avoir odieusement trahi l’Evangile. Deuxièmement, elle méconnaît la gravité du péché, qui fait déchoir la personne de sa dignité humaine morale et mérite le châtiment proportionné. Troisièmement, elle néglige la primauté du bien commun de la société et de l’Eglise, bien pourtant meilleur que tous les biens particuliers. Quatrièmement, elle confond la légitimité de principe et l’opportunité de fait, et fait ainsi dépendre la valeur des choses de l’évolution de la conscience du peuple chrétien. Cinquièmement enfin, elle se démarque même de la ligne suivie jusqu’ici par ses prédécesseurs, depuis le concile Vatican II. Pour les catholiques d’aujourd’hui, c’est malheureusement un scandale de plus, après la remise en cause de la morale du mariage et la réhabilitation de Luther. (Abbé Jean-Michel Gleize)
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(Sources : cath.ch/imedia/vaticannews - FSSPX.Actualités - 05/01/2019)