Procession du Saint-Sacrement à Anvers

Video de la procession du Saint-Sacrement 2024

Sermon de M. l'abbé Louis Bochkoltz à l'occasion de la solennité de la Fête-Dieu tenue à Anvers le 2 juin 2024.

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

Bien chers fidèles,

Quelle fête incroyable que celle du Saint Sacrement. Jésus-Christ réellement présent dans la sainte Hostie.

Quel témoigne incroyable aussi que celui de notre procession du Saint Sacrement. Avec toute cette jeunesse. Avec toute cette solennité.

Comme des milliers d'autres flamands, vous étiez peut-être le seul catholique de votre classe à l’école secondaire, le seul qui allait à la messe le dimanche. Aujourd’hui vous n'osez pas toujours avouer dans votre entourage que vous êtes contre l'avortement ou contre le mariage homosexuel, parce que vous craignez d'être immédiatement accusé d'homophobie, vu comme un sexiste rétrograde... ou pire encore.

Comme tant d'autres femmes vous avez entendu depuis votre plus tendre enfance les soi-disant bienfaits de la contraception et de la libération sexuelle.

Comme tant d'autres, vous avez dû subir en silence le lavage de cerveau du progressisme woke et de ses absurdités: l'évolutionnisme athée, le multiculturalisme comme richesse indéniable, l'obscurantisme du Moyen Âge, la culpabilité de l'Église dans la colonisation, le trou dans la couche d'ozone comme le péché de votre civilisation et maintenant… les « pronoms ».

Mais les temps changent. De plus en plus de personnes ne veulent plus être des numéros destinés seulement à consommer sans s'arrêter et à mourir, discrètement et en silence si possible. Beaucoup de jeunes, de familles veulent transmettre quelque chose à leurs enfants, leur raconter avec fierté l'histoire de leurs ancêtres, les voir prier le bon Dieu, le soir à genoux au pied de leur lit, en espérant nous retrouver tous dans la vie éternelle.

Il y a de plus en plus une recherche d’éternité.

Certainement c’est aussi ce que vous voulez, vous qui êtes présents aujourd’hui pour ce témoignage public de notre foi. C’est magnifique. Mais ne perdez plus de temps. Continuez à approfondir votre foi ou bien venez découvrir qui est Jésus-Christ ou encore venez demander le baptême.

La foi traditionnelle de l’Eglise catholique nous donne ce message d’éternité. Soyez acteurs !

Nous ne voulons pas retourner dans le passé, ni au Moyen Âge, ni à l'Antiquité, ni à la société belge des années cinquante. Ce pour quoi nous militons, et publiquement, dans les rues d’Anvers aujourd’hui, c'est pour une Chrétienté nouvelle, une Chrétienté qui aura traversé la crise de la modernité et ses faux principes : individualisme, libéralisme, socialisme. Nous voulons une Chrétienté actuelle, antimoderne, qui répond aux questions des hommes d’aujourd’hui avec un discours d’éternité et de sacré.

Pour arriver à cela, il y a beaucoup d’ingrédients. Le retour à la prière personnelle. Oser la famille nombreuse. Faire des sacrifices pour soutenir ou créer des écoles vraiment catholiques. Des mouvements de jeunesse qui apprennent le don de soi, la rigueur et l’honneur.

Mais il y a surtout un antidote bien chers fidèles. Un antidote indispensable, nécessaire, qu’il faut prendre souvent, qu’il faut apprendre à mieux connaitre, à mieux aimer.

Cet antidote, c’est la messe !La messe catholique. La messe catholique traditionnelle. Avec tout son trésor liturgique. Avec toute sa doctrine. Avec toute sa sacralité.

Qu’est-ce que la messe ? La Sainte Messe ?

La messe est comme le cœur de la foi. Et le cœur de la vie du prêtre. Le cœur.

C'est une très bonne image pour la décrire car le cœur, c'est l'organe principal, celui qui est le signe que le corps est vivant, mais aussi le centre des émotions, le symbole de l'amour... Or la messe, c'est bien tout cela à la fois: c'est le lieu où l'on célèbre la mort et la résurrection du Christ. Ce moment où Dieu lui-même a donné sa vie pour donner la vie aux hommes, en les sauvant du mal, de la mort et du péché, et réalisant ainsi au sens le plus radical ce qu'il avait annoncé à ses disciples : « il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime ».

La messe, c’est le renouvellement non sanglant du sacrifice de la Croix.

Vous et moi, nous n’étions pas présent au pied du Calvaire. Mais, par une volonté d’amour incroyable, Notre-Seigneur Jésus-Christ a voulu rendre ce sacrifice accessible à tous, à toutes les époques, dans tous les pays. Encore aujourd’hui, par la messe, Dieu descend parmi nous en se rendant réellement présent sous les apparences du pain et du vin, comme nous l'enseigne la foi catholique.

Le fruit de la messe est la Sainte Eucharistie, le Corps et le Sang de Jésus-Christ que nous pouvons recevoir par la communion, que nous pouvons adorer dans le tabernacle et, aujourd’hui, une fois par an, pour la fête du Saint-Sacrement, nous manifestons publiquement notre foi dans la présence de Jésus-Christ dans l’Eucharistie par cette procession solennelle.

Chrétien, mets-toi à genoux car ton Dieu passe. Il passe dans les rues d’Anvers.

Aujourd’hui c’est la grande solennité, avec la musique, les fleurs, les bannières, avec une foule d'enfants de chœur et des ministres parés des plus beaux ornements. On est transporté vers autre chose, quelque chose d'absolument unique, que l'on ne trouve nulle part ailleurs parmi les actions humaines ! Laissez-vous porter par la prière, par le sacré.

Vous comprenez alors à quel point la messe est importante. Elle fait entrer le divin dans le monde.

La Messe est notre antidote pour une nouvelle Chrétienté. Elle nous conduira à nous rappeler les modèles chrétiens, les héros du passé qui se sont eux aussi nourri de la même messe : les paysans du Boerenkrijg, les Vendéens, les Cristeros.

C'est cela le catholicisme, c'est cela l'histoire de l'Église, l'histoire de nos ancêtres dans la foi: des conquérants, des civilisateurs, des héros et des saints ! Je ne sais pas par quel miracle démoniaque, en quelques années, en septante ans, le catholique est devenu celui qui devrait être d'accord avec tout le monde, qui ne devrait pas avoir de point de vue, qui devrait accepter tout ce qui est faux, tout ce qui est mal, dans l’indifférence, sous prétexte d'une fausse tolérance...

Non ! Nous n’avons que faire de catholiques rampants. Il nous faut des catholiques solides, des hommes debout!

Venez chercher la force dans la Sainte Eucharistie, le Pain des Anges, mystère de la foi qui nous fait toucher l’éternité.

Loué soit à tout instant, Jésus au Saint-Sacrement.

Amen.