Mot du Supérieur pour avril 2024

Source: District de Belgique - Pays-Bas

En 1974, Monseigneur Lefebvre fonde la congrégation des Sœurs de la Fraternité Saint Pie-X. Il en rédige les constitutions et Mère Marie Gabriel, sœur cadette de Monseigneur Lefebvre, devient supérieure de la nouvelle communauté. Le 22 septembre 1974, jour de la première cérémonie de prise d’habit, marque la naissance de cette famille religieuse.

Nous fêtons donc cette année le cinquantième anniversaire de cette magnifique congrégation qui aide tant l’apostolat des prêtres de la Fraternité dans le monde entier. Notre district a d’ailleurs la joie de bénéficier de la présence de ces religieuses au prieuré de Bruxelles. En quoi consiste leur vocation ? Nos chères sœurs subviennent aux nécessités matérielles de la vie quotidienne du prieuré, elles enseignent à  l’école paroissiale et donnent des cours de catéchisme. Elles visitent les malades et assistent les personnes âgées. Elles chantent certaines messes et l’office divin à la chapelle. Elles prient ainsi pour toute notre communauté. C’est un grand soutien pour le sacerdoce et pour les fidèles. 

Cet anniversaire est l’occasion de mettre à l’honneur la vie religieuse qui attire tant de grâces à la Sainte Église. Dans notre monde apostat et laïcisé, les vœux de religion apparaissent comme une folie. Comment en effet accepter de vivre avec de telles contraintes : pauvreté, chasteté et obéissance ? Comment embrasser un état de vie qui parait si austère et si dure ? La vie n’est-elle pas trop courte pour se priver de certains plaisirs raisonnables, notamment la vie familiale ? 

Si nous voulons comprendre ce qui engage certaines personnes dans la vie religieuse, regardons à qui elles vouent leur vie, à qui elle s’unissent par la profession des saints vœux : Notre Seigneur Jésus-Christ. Cet époux est si bon, si puissant et si saint que certaines d’âmes s’attachent à lui pour l’éternité. C’est un véritable lien sponsale qui lie la religieuse à son époux. Par les vœux, la religieuse ne fait plus qu’un avec Notre Seigneur. À son imitation, elle embrasse une vie parfaite, la vie des conseils évangéliques : pauvreté, chasteté et obéissance. Ces conseils sont une réponse très nette à la triple concupiscence : concupiscence des yeux, concupiscence de la chair et orgueil de la vie. 

Examinons de plus près ces trois vœux. 

Le vœu de pauvreté attache la religieuse à l’essentiel, au seul bien qui peut véritablement l’enrichir de sa grâce et de ses dons et qu’il faut rechercher sans cesse : Dieu. « Qui renonce de plein gré à tout le créé, pour se contenter de l’Unique, ne proclame-t-il pas, à la face du monde matérialiste et jouisseur, que Dieu est le seul être qui compte et qui vaille être cherché ? » écrit le Père Colin. 

La chasteté garde le cœur de la religieuse dans une pureté parfaite qui l’assimile à Dieu, être absolument pur, à la Vierge Marie, aux anges mêmes. Un cœur chaste est un cœur qui n’est pas partagé. C’est un cœur qui se consacre véritablement au service de l’époux. C’est un cœur duquel nait un amour fécond qui engendre de nombreuses âmes à la grâce. 

« Par son vœu d’obéissance, la religieuse rend hommage au domaine universel et à l’autorité suprême du Créateur. Au milieu d’une société moderne laïque, athée, férue d’indépendance, à l’esprit révolutionnaire, sans Dieu ni maître, il était bon que des croyants se lèvent, pour protester contre de telles hérésies blasphématoires et affirmer, par toute une vie de libre servitude, les droits imprescriptibles de Dieu sur l’humanité », écrit encore le Père Colin. La religieuse s’assimile à son époux en immolant sa volonté à celle de Dieu, telle qu’elle apparait à travers la règle et les constitutions de la congrégation. Elle renonce à l’exercice de sa volonté propre pour accomplir plus parfaitement celle de Dieu. La sainteté est là, dans cette adéquation parfaite entre la volonté de Dieu et celle de l’âme. Par le vœu d’obéissance, s’accomplit cette parole de l’époux : « Soyez parfait comme votre Père céleste est parfait ». Le vœu d’obéissance nous fait goûter la véritable liberté, celle des enfants de Dieu. Elle nous fait atteindre cette sainte indifférence aux biens pour posséder l’unique nécessaire, Dieu seul. 

Prions bien pour nos chère religieuses de la Fraternité et plus particulièrement pour celles de notre district. Demandons à Dieu de nombreuses vocations religieuses afin que cette congrégation s’enrichisse de nombreuses épouses au service du sacerdoce et de la Sainte Église. Et la face de la terre sera renouvelée ! 

Que saint Joseph vous bénisse ! 

Abbé de Sivry, Supérieur de District